Sono Vintage – Amplificateur Crown K2 (1997-2002)

Cet amplificateur professionnel est exceptionnel a plus d’un titre : d’abord, comme une bonne partie du matériel haut de gamme sono, il tient la dragée haute au matériel dit “hi end” parfois beaucoup plus onéreux. Chez certains audiophiles, le K2 est employé uniquement pour alimenter un caisson de basse, ou de bas médium en multi-amplification. Certains professionnels du son l’utilisent encore en studio d’enregistrement car il est silencieux (autant par son électronique : aucun souffle, que par son système de refroidissement : pas de ventilateur), il dispose d’une réserve d’énergie à couper le souffle (2x500w), d’un médium 100% neutre avec aucune distortion (ce qui chagrine beaucoup les possesseurs d’amplis à tubes, amateurs de distorsion harmonique paire, qui le trouvent sans âme), de basses puissantes et d’une écoute à haut niveau impressionnante. Sa neutralité mettra aussi en avant le moindre défaut dans un système ou dans un enregistrement audio.

Dans le Crown K2, c’est le châssis d’aluminium qui assure la dissipation thermique. On notera que l’alimentation est classique et non à découpage, contrairement au fonctionnement de l’amplificateur, ce qui explique son poids relativement élevé de 17,3 kg. Réaliser un ampli d’une telle puissance, totalement dépourvu de ventilateur n’était pas évident à l’époque. Pourtant, Crown l’a fait dès 1997 avec le K2 en mettant au point sa technique BCA, Balanced Current Amplifier, ce qui pourrait se traduire par Amplificateur à Courant Équilibré ou Symétrique. Cette technique réside dans une structure particulière d’amplification à commutation, conduisant à un rendement plus élevé que sur une amplification à découpage classique.

La façade, moulée dans un alliage en aluminium, épouse la forme du transformateur d’alimentation torique. Les signaux entrent à l’arrière sur des prises XLR doublées par des jacks. Quatre commutateurs adaptent le fonctionnement de l’appareil à différents besoins. Le premier adapte la sensibilité de l’entrée du premier ampli à la tension de sortie du périphérique. Le second passe l’ampli en pont. Le troisième relie les deux entrées en parallèle et le dernier change la sensibilité de l’autre amplificateur. Ces commutations permettent donc de relier les amplificateurs les uns aux autres en parallèle, de travailler en pont ou en deux canaux.

En façade, les potentiomètres ajustent le gain et une série de diodes indique le comportement de chaque amplificateur : présence de signal, écrêtage, entrée en service du limiteur de distorsion et intervention de la protection thermique car, si cet amplificateur n’a effectivement pas de ventilateur, il chauffe lorsque l’on atteint ses limites. Dès que le voyant commence à s’allumer, il faut baisser un peu le niveau de sortie, sinon il le fait lui-même automatiquement. Le K2 bénéficie aussi d’un niveau de veille : en présence d’un signal d’entrée trop faible, le circuit de commutation se voit complètement coupé et aucun signal ne sort. Ce noise gate sera avantageusement supprimé en utilisation Hifi. Pour cela, il suffit de faire un strap entre deux points de soudure sur le circuit imprimé situé au fond à gauche de l’ampli, capot ouvert. Voir photo ci-dessous.

Prix de vente en 1997 : 14.280 Francs soit 2854 Euros avec 31% d’inflation. Prix d’occasion : 500 Euros.

Technique : L’amplification numérique et la classe D :

L’amplification numérique utilisée dans de nombreux amplis actuels depuis quelques années est une modulation en largeur d’impulsion, en anglais (PWM). La majeure partie des amplificateurs en Classe D avec une entrée numérique comporte un convertisseur audio, un DAC qui transformera le signal numérique PCM de votre source en train d’impulsion PWM dans des transistors ou intégrés de type mosfet. Malgré ses avantages indéniables au niveau de l’efficacité (entre 85% et 90% comparé au 60% de l’analogique), du dégagement de chaleur et des coûts de construction moindres, elle est connue pour générer des parasites hautes-fréquences, du moins pour les réalisations d’entrée de gamme, ce qui est ennuyeux en Hifi.

La classe D est souvent associée à tord à l’amplification numérique mais elle est en fait analogique. La lettre D est utilisée pour désigner ce type d’amplificateur car c’est la lettre qui vient après C, cela n’est pas une abréviation de « digital ». Les amplificateurs de classe D et E sont parfois qualifiés, à tort, de numériques. Cette confusion vient de la forme d’onde de la sortie qui ressemble à un train d’impulsions numériques. En fait, ces amplificateurs fonctionnent sur le principe de la modulation de largeur d’impulsion. Un signal de sortie numérique serait en modulation d’impulsion codée. La classe D est elle aussi difficile à mettre en œuvre, notamment à cause du filtre de sortie qui doit être efficace sous peine d’avoir des parasites désagréables, en raison des problème des rayonnements de fréquences de découpage… 

C’est le même problème pour les alimentations à découpage. Le rayonnement dû aux fréquences de découpage parasite l’audio (surtout vers le haut du spectre), c’est quelquefois problématique.

4 réflexions au sujet de « Sono Vintage – Amplificateur Crown K2 (1997-2002) »

  1. Bonjour
    mon amplificateur comme celui ci ne demarre pas j’ai deja verifier au circuit de puissance ca marche mais il y a un un anomalie au niveau de l’alimentation qui n’excite pas le relais de demarrage que ce que je pourrait faire
    Est ce que vous pouvez me donnez un scvhema exacte de l’amplificateur pour que je puisse regler minicieusement
    merci

    1. Bonjour. Le Crown K2 est un Amplificateur à découpage, mais avec une alimentation classique. Si la panne vient de l’alimentation, elle ne sera pas trop difficile à trouver. Je n’ai malheureusement pas de plan de cet ampli qui est très sophistiqué. Je vous suggère donc de vous rapprocher d’un service de maintenance. Vous en trouverez sans problème sur le web à la rubrique SAV Sono.
      Cordialement

    1. Bonjour et merci pour cette précision. J’ai trouvé le lien ci-dessous, mais ce n’est pas vraiment un schéma (plutôt un recensement des composants et leur implantation sur circuit imprimé ; il y a certes des liens vers des schémas, mais ces derniers sont désactivés) :
      http://bee.mif.pg.gda.pl/ciasteczkowypotwor/SM_scena/Crown/k-series_servicemanual-schematics/kseries.pdf

      Si vous avez mieux, merci d’indiquer le lien.
      Cordialement.

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