Hifi Vintage – Amplificateur à Tubes Cayin 500 (1999-2005)

Le constructeur du Cayin 500, un amplificateur intégré à tubes de 2×70 watts, se nomme Spark. Cette marque chinoise était à l’époque la filiale d’un grand groupe spécialisé dans l’aéronautique, un domaine où le tube était encore utilisé à la fin des années 90, ce qui explique sûrement la particularité de cet intégré de forte puissance qui est d’utiliser des doubles tétrodes GU29 à faisceaux dirigés, inusités habituellement en audio. En effet, ces lampes insolites comportant deux électrodes émergeant de leur partie supérieure, sont habituellement utilisées dans les émetteurs VHF comme tube final d’émission en classe C ou bien comme oscillateur, et plus rarement pour de l’amplification basse fréquence en classe AB1, comme ici. (Voir les caractéristiques du tube en bas de page). (N.B. Il faut noter que, contrairement à nombre de marques chinoises audio qui n’ont pas bonne réputation chez les audiophiles, Cayin s’est fait une belle notoriété qualitative qui ne s’est jamais démentie dans un cercle de plus en plus large d’amateurs avertis, et il est reconnu maintenant que la marque chinoise rivalise sans problème avec de nombreuses manufactures japonaises, américaines ou européennes qui ont fait leur preuve depuis des lustres dans l’amplification Hifi à tubes).

Esthétique et présentation :

L’autre particularité du Cayin 500 était d’être doté de 4 énormes transfos qui participent pour beaucoup à son poids élevé (34 kg). Il ne faudra donc pas changer trop souvent cet ampli de place sous peine de lumbago… Nous avons ici deux transfos de sortie, un d’alimentation et une self de filtrage. Tous les transfos sont bobinés à la main, ce qui est un gage de production soignée.

Le châssis tout en profondeur (51,9 cm!) est réalisé dans une épaisse tôle d’acier pliée et soudée, et recouverte, comme les transformateurs, d’une belle laque noire. La face avant est pour sa part faite dans un aluminium brossé anodisé de forte épaisseur. Elle ne comporte qu’un interrupteur de mise en service, un potentiomètre de volume et un sélecteur d’entrées haut niveau à quatre positions. Pour réduire le trajet du signal audio au plus court, les 8 prises d’entrée en RCA sont disposées sur le côté droit par rapport à la façade, à proximité du sélecteur. Enfin, les borniers de sortie haut-parleur sont sur la face arrière. Ils acceptent du câble nu ou des prises bananes, et sont multiples, afin de permettre une bonne adaptation d’impédance, que l’on dispose d’enceintes 4 ou 8 ohms.

La technique :

La partie supérieure de l’amplificateur exhibe 12 tubes. Quatre 12AU7, deux 12AX7, deux 6N6 (des doubles triodes moins répandues mais adaptées ici pour leur capacité en courant supérieure) et quatre tubes de puissance GU29 (deux par canal) dont les connections supérieures sont réalisées par des fils isolés à l’aide d’un gainage de perles en céramique (du moins pour les premières séries). Les deux éléments sont câblés en parallèle pour obtenir un courant plus important tout en abaissant l’impédance de sortie. Le schéma dévoile une parfaite symétrie et ne comporte que peu de condensateurs sur le trajet sur signal, ces derniers étant de haute qualité au polypropylène. Le câblage interne est superbe cependant, même si l’essentiel des liaisons s’effectue par fil, nous trouvons tout de même quelques petits circuits imprimés dédiés aux alimentations. Les composants utilisés sont largement dimensionnés et on appréciera les nombreux potentiomètres de réglage, signe d’une mise au point soignée.

L’écoute :

Le registre grave est net et ferme. La réserve de puissance est exceptionnelle. Dans les percussions, la frappe est sèche et précise, très typée transistor. Le médium est par contre typé tube, avec une présence et une émotion de tous les instants, une abondance de détails et une hyperdéfinition assez surprenantes. Quant aux aigus, ils sont fins, ciselés et réalistes. Bref à l’écoute, cet ampli réunit la tension, la rapidité et la puissance du transistor avec la richesse de timbres, l’espace et la magie du tube.

Le Cayin 500 est une très belle réalisation qui se vendait 17.700 Francs en 2000 soit 3471 € avec 28,6 % d’inflation sur 17 ans (c’est environ deux à trois fois moins cher que l’équivalent chez la concurrence). On en trouve actuellement à 1600 € d’occasion et c’est un bon investissement pour peu que l’ancien propriétaire n’ai pas joué à l’apprenti sorcier en changeant les tubes d’origine appairés par des neufs non appairés, ou en essayant de régler le bias lui-même, sans aucune connaissance technique.

Caractéristiques techniques :

• Réponse en fréquence : 18 – 50.000 ± 0,5 dB
• Distorsion harmonique (THD) 0,6 % ( 1 kHz)
• Rapport signal/bruit > 90 dB
• Impédance d´entrée : 100 k ohm
• Sensibilité d´entrée : 620 mV
• Impédance de sortie : 4 Ω, 8 Ω
• Puissance de sortie (RMS) 2 x 70 W à 1 % THD

Connectivité : 

• Entrées : Tape, CD, AUX, Tuner
• Sorties : Tape out

Dimensions : 

• Dimensions (L x H x P) : 374 x 232 x 519 mm
• Poids : 34 kg

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