Film – Vincent, François, Paul… et les autres (1974)

C’est un peu le précurseur des films mettant en scène la “bande de copains” – un genre qui fera des émules avec “Un éléphant ça trompe énormément” (1976) et “Nous irons tous au paradis” (1977) d’Yves Robert ou “Mes meilleurs copains” (1989) de Jean-Marie Poiré. Vincent, François, Paul… et les autres est un film de Claude Sautet sorti en 1974, qui est inspiré du premier roman de l’écrivain et scénariste Claude Néron (1926-1991), La Grande Marrade, publié en 1965.

Dans les rôles principaux du film de Claude Sautet, on retrouve Yves Montand (Vincent), Michel Piccoli (François), Serge Reggiani (Paul), et un jeune acteur plein de talent mais encore peu connu, Gérard Depardieu (Jean). Parmi les rôles féminins, on trouve l’actrice Marie Dubois (qui joue le rôle de Lucie, la femme de Paul) décédée en 2014 à l’âge de 77 ans. Elle est partie rejoindre Vincent et Paul.

A l’époque le film reçut un accueil mitigé des critiques : dans la France post 68, il semblait trop “bourgeois” – aujourd’hui on dirait trop “bobo”. Au fond, le thème du film n’est pas l’amitié, mais plutôt l’usure, l’échec, la fin d’une période opulente, les épreuves qui rapprochent et nourrissent l’amitié. Les personnages de Claude Sautet sont pour lui « en état de survie par rapport à la plénitude dont ils avaient rêvé. »

La mélancolie du propos trouve écho dans la mise en scène et l’ambiance donnée au film : une maison de campagne, une lumière douce mais pâle, un soleil d’hiver. L’inoubliable thème de Philippe Sarde (inspiré des six premières notes du standard américain In The Still of the Night) renforce ce sentiment de spleen. Claude Sautet confiera à François Truffaut à propos du film : « La vie est dure dans les détails mais elle est bonne en gros».

Gilles Jacob résume justement : « Si le film de Claude Sautet nous bouleverse à ce point, c’est que nous sommes tous des Vincent, des François et des Paul. Des Vincent, surtout, sur qui s’amoncellent les menaces. Nous craignons pour nos vies, pour ce cœur qui broute et réveille en nous la seule question majeure : la peur de mourir. Toute l’émotion et la leçon du film sont dans cette image crépusculaire de Vincent, frileusement blotti entre le parapluie de la sagesse et le compte-gouttes de la solitude. Quelle mélancolie. » (L’Express, 30 septembre 1974)

Réalisation : Claude Sautet
Scénario : Jean-Loup Dabadie, Claude Sautet, Claude Néron, d’après le roman La Grande Marrade de Claude Néron
Photo : Jean Boffety
Musique : Philippe Sarde
Montage : Jacqueline Thiédot
Décors : Théobald Meurisse
Costumes : Georgette Fillon
Production : Raymond Danon, Roland Girard, Lira Films, President Produzioni
Interprètes : Yves Montand (Vincent), Michel Piccoli (François), Serge Reggiani (Paul), Gérard Depardieu (Jean), Stéphane Audran (Catherine), Marie Dubois (Lucie), Ludmila Mikaël (Marie), Antonella Lualdi (Julia).

L’Histoire :

Trois amis d’enfance à l’approche de la cinquantaine, Vincent, François et Paul se retrouvent chaque dimanche à la campagne avec leurs problèmes d’argent et de couple. Vincent, petit industriel, est endetté jusqu’au cou et sa maîtresse l’a plaqué. Son adjoint Jean, boxeur amateur, prépare un match qui devrait décider d’un possible avenir professionnel. François, médecin réputé, avide d’argent et dévoré par l’ambition, est trompé par sa femme Lucie qui lui reproche d’avoir trahi son idéal de jeunesse. Quant à Paul, écrivain, il est en panne d’inspiration. Chacun va prendre conscience de l’importance relative de ses problèmes lorsque Vincent fait une crise cardiaque. Guéri, il redeviendra salarié, en rêvant que sa femme, Catherine, lui revienne. Lucie part avec les enfants, mais les rencontres dominicales reprendront…

Voir sur YouTube :  “Vincent, François, Paul… et les autres (1974) – Trailer” par Flame Flamable

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