Film – Il était une fois la révolution (1972)

Le film :

Au Mexique, en 1913, Juan Miranda (Rod Steiger), un pilleur de diligences, s’associe avec Sean Mallory (James Coburn), un révolutionnaire irlandais ancien activiste de l’IRA et spécialiste en explosifs qui est recherché par les Britanniques. Juan tente de le convaincre de s’associer avec lui pour dévaliser la banque de Mesa Verde. Mais l’Irlandais préfère s’attaquer à une mine d’or avant de rejoindre l’armée révolutionnaire de Pancho Villa. Juan ira jusqu’à la dynamiter afin de forcer son compagnon à le suivre. Dans le train qui les conduit vers Mesa Verde, Miranda, démasqué par la police, est secouru par le docteur Villega, un partisan de Pancho Villa…

Le western Zapata :

Dès 1966, Damiano Damiani avait avec El Chuncho lancé le western Zapata, le western politique italien. Basé sur le thème de la révolution mexicaine, de l’exploitation des péons par les grands propriétaires, c’est aussi une réflexion sur l’utilisation de la violence par les masses. L’intrigue du western Zapata est souvent la même : un trésor, stock d’armes ou lingots d’or, à l’origine prévu pour financer la révolution mexicaine est convoité par des personnages aux motivations différentes qui vont essayer de s’en emparer moyennant alliances et contre-alliances motivées par l’appât du gain. Chaque personnage incarne une position politique. Il y a celui qui vient d’un pays occidental, un irlandais dans Il était une fois la révolution, un suédois dans campaneros, un américain dans El Chuncho, un polonais dans El mercenario. Il vient d’un monde riche et s’immisce dans la révolution. Il a pour alter ego le péon.

Ce film est le second volet de la trilogie des “Il était une fois…”, un brillant condensé de tout ce qui fait l’explosive vigueur du cinéma de Sergio Leone. Porté par les interprétations de James Coburn et Rod Steiger, ce film est un regard désabusé sur l’action révolutionnaire. A l’origine, Leone devait uniquement produire et scénariser le film. « J’en ai assez des westerns, je suis allergique aux chevaux » avait-il déclaré après le succès de Il était une fois dans l’Ouest. Mais le réalisateur Américain Peter Bogdanovitch, mascotte du Nouvel Hollywood fut très vite écarté par le maître italien, car sa vision était trop classique ; puis ce fut au tour de Sam Peckinpah ; les acteurs, perdant patience (notamment l’intraitable Rod Steiger), ils exigèrent que Leone assure la réalisation en personne ; il céda. Son film est parfois violent, mais porté par un tandem d’acteurs fabuleux : Rod Steiger (que Leone détestait) et James Coburn (qu’il adorait). Le film fut mal accueilli par la critique, comme souvent ce fut le cas pour le cinéma de Leone. Mais il est maintenant devenu un film culte.

Adieu Zapata, bonjour les fayots :

Ce film est le chant du cygne du wester Zapata. Dès 1970, les illusions révolutionnaires tombent et font place au “western fayot” avec la série Trinita incarnée par Terence Hill qui génère malgré lui le « western fayot », où tous les mythes de l’Ouest sont désacralisés dans une optique parodique et burlesque. Dans “On l’appelle Trinita”, Spencer, le shérif, est ronchon et dur, mais sa rudesse ressemble à celle d’un gros ours de BD. Terence Hill, qui incarne son frère, est un aventurier, un tireur exceptionnel qui sait se battre mais est plutôt paresseux de nature. Cette association fonctionnera à merveille puisque le tandem Spencer/Hill deviendra durant la suite des années 70, l’argument de vente d’une dizaine de westerns parodiques du même tonneau qui participeront au rayonnement de ce genre.

C’est aussi le chant du cygne de la révolution de la fin des années 60. Dans Il était une fois la révolution, Leone laisse percer sa déception au sujet de la révolution. C’est la scène culte de dispute entre Juan et Sean au sujet de la lucidité politique : Sean se trompe, la révolution sera toujours récupérée par les puissants. Un tel message choque les communistes italiens qui refusent que le film s’appelle Il était une fois la révolution. Leone le renomme ainsi Giù la testa (courbe l’échine). Aux USA, le titre devient Duck you sucker (Planque-toi connard) et, en Angleterre, A Fistful of Dynamite (Une poignée de dynamite). Seule la France garde le titre que Leone avait adopté au départ.

Voir sur YouTube : “Il était une fois la révolution (1972) bande annonce” par imineo Bandes Annonces

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