Film – Dick Tracy (1990)

Le Film :

Il a bien marché à sa sortie ; mais il est maintenant complètement oublié. Pourtant le DVD est sorti en 2002. Mais qui pense à Dick Tracy aujoud’hui? Hollywood continue bien sûr à produire des films oubliables en permanence, des produits qui sont destinés à vivre seulement dans le moment et rien de plus. Mais ce n’était pas le cas avec Dick Tracy, une adaptation de la vénérable comédie de Chester Gould. Ce film est génial, rempli de stars, et pourvu de la production la plus somptueuse qu’un studio pouvait offrir en 1990.
Outre Madonna et Sondheim (qui fournit la partition pour Beatty’s Reds), Beatty a aligné une belle brochette d’acteurs jouant les crapules notamment Al Pacino qui a signé pour être le gangster “Big Boy” Caprice. Pour la musique du film, il a embauché Danny Elfman, le compositeur le plus carré pour les films d’action et fantastique depuis John Williams.

Richard Sylbert et Rick Simpson se sont collés à la production, créant une décoration façon “pays des merveilles”. Beatty a décidé de faire le film en utilisant une palette limitée à seulement sept couleurs, (principalement rouge, vert, bleu et jaune) pour évoquer les origines de bandes dessinées du film. En outre, chacune des couleurs devait être exactement de la même nuance.  “L’un des éléments à prendre en compte est que l’histoire est habituellement racontée en vignette, alors ce que nous avons essayé de faire, c’est de ne jamais déplacer la caméra du tout.” Pour les peintures mates, Ellenshaw et Lloyd ont exécuté plus de 57 peintures sur le verre, qui ont été alors combinées optiquement avec le tournage.

Pour capturer ce monde, Beatty s’est tourné vers le directeur de la photo Vittorio Storaro, qui avait fait un travail mémorable avec Bernardo Bertolucci et Francis Ford Coppola en donnant à Reds ses tons distinctifs d’or. Réinventant le look de la galerie de gueux de Gould avec des méchants déformés, John Caglione Jr. et Doug Drexler ont dirigé le maquillage, transformant les acteurs en grotesques criminels avec des noms auto-explicatifs comme “tête plate”, “le sourcil” ou “le rongeur”.

Étonnamment, ce film très attendu a déçu de nombreux critiques et n’a pas été un grand succès. Peut-être parce-que “Dick Tracy” n’est pas un thriller d’action, mais plutôt un polar zen, dans un style personnel et grinçant parfois. Il y a peu de violence et peu de sexe, bien que Madonna fournit une imitation de Marilyn Monroe assez bonne. La performance de Madonna, hélas, n’a pas été bien reçue par certains critiques, ce qui était injuste car elle est parfaite dans le rôle de tentatrice sexy qui chante “Sooner or Later (I Always Get My Man)”.

Beatty joue le rôle principal à la perfection. Il est un Mr. Perfect à l’humour peu expansif en très fort contraste avec Pacino nominé pour un Oscar pour son rôle et qui aurait dû gagner. Glenne Headly joue Tess Trueheart, le noble amour de Tracy. Charlie Korsmo joue à la perfection un orphelin adopté par Tracy qui finit par s’appeler “Dick Tracy Jr.”

Dans une large mesure, “Dick Tracy” est plus une histoire d’amour qu’un thriller et il est difficile de croire que dans la vraie vie, Madonna perdrait face à Headley.

Comme le note Roger Ebert : “les histoires de Dick Tracy ne dépendent pas vraiment du suspense car Tracy gagne toujours, mais de l’interaction de ces gens grotesques, condamnés par la nature à porter leurs âmes sur leurs visages. La bande dessinée a toujours été une énigme, une figure sans émotion ni complexité. Warren Beatty la joue d’une manière un peu plus humaine. Les critiques qui ont décrit Tracy comme trop superficiel ont oublié que dans ce film, nous ne parlons pas des gens réels, mais d’archétypes”.

Dick Tracy a remporté deux Oscars pour la meilleure direction artistique et pour le meilleur Make-Up.

Ce film très élégant n’est pas parfait. Beatty et Headly sont bons, mais pas sensationnel. La musique n’est pas mauvaise, mais pas mémorable. Pourtant, voir «Dick Tracy» pour la première fois c’est un peu comme se mettre dans la peau d’un peintre académique qui découvre un tableau impressionniste. La vie n’est plus la même après.

Dick Tracy :

Lancé par Warren Beatty et sorti en 1990, le film Dick Tracy est tiré des bandes dessinées de Chester Gould. Considéré comme l’un des meilleurs détectives de la ville, Dick Tracy est à la recherche du plus grand patron du crime de la ville, Big Boy Caprice. Big Boy a récemment tué l’ancien grand patron Lips Manless et est en train de rassembler tous les criminels de la ville dans un syndicat tout puissant avec Tracy pour seule menace. Cependant, Tracy a d’autres problèmes que Big Boy dans son esprit. Il veut aller de l’avant avec sa petite amie Tess Trueheart et vient de prendre un orphelin sans nom sous son aile. Pour aggraver les choses il y a les tentatives de séduction de la pulpeuse danseuse de club Breathless Mahoney et les apparitions impromptues de ce mystérieux gangster sans visage appelé “The Blank”.

Voir sur YouTube : “Dick Tracy (1990) – Original Theatrical Trailer” par Jake Rutigliano

 

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