Oldtimer – Simca 1300/1301 & 1500/1501 (1963-1976)

Présentée au Salon de Genève 1963, la série 1300/1500 de Simca remplaçait à la fois l’Aronde et l’Ariane. Bien dessinée par le styliste italien Marco Revelli de Baumont (venu de chez Fiat), elle séduisit par sa ligne sobre et moderne, sa surface vitrée généreuse et son habitabilité en net progrès. Ce fut le dernier modèle créé sous la direction du fondateur Henri Théodore Pigozzi. Les moteurs dérivaient du Rush Super hérité de la dernière Aronde P60 (1290 cm3) de 62 ch pour le 1300. La 1300 est bientôt épaulée par la 1500 reconnaissable extérieurement à sa calandre légèrement différente et à ses pare-chocs prolongés latéralement. Le moteur 1500 allie nervosité et couple.

Les 1301 et 1501 sortent à peine trois ans plus tard :

En 1966 au Salon de Paris, la 1300 devint la 1301 après remodelage et allongement des parties avant et arrière sans changement notable de la mécanique. En même temps, Simca revenait sagement à deux niveau de finitions car la clientèle, – comme les vendeurs – commençaient a s’y perdre. En 1967, la première traction avant de chez Simca, la 1100, fut présenté et son succès la fit empiéter sur le segment de clientèle de la 1301. Pour réagir, la 1301 devint Spécial en 1969, en recevant une version réduite du 1500 cm3 à cinq paliers, très robuste et avec un niveau d’équipement et de finitions très luxueux : feux longue portée, enjoliveurs, baguettes, pare-chocs enveloppants et garnitures intérieures de qualité.

Production de 1963 à 1967 (modèles 1300 et 1500 confondus) : 712.239 exemplaires. Les modèles 1301/1501 ont été remplacés par les Simca-Chrysler 1307/1308 à partir de l’année-modèle 1976.

1963 – 1977 : L’usine de Poissy, le fleuron de Chrysler Europe : 

Pour financer la construction de son usine de Poissy, Simca conclue un accord avec Chrysler qui monte à 63 % du capital. L’usine compte à cette époque 22.000 salariés pour produire 2000 voitures/jour dans 417.000 m² d’ateliers, et produit les Simca 1301 et 1501, puis les Chrysler 1307 et 1308 élues voitures de l’année en 1976, sans oublier l’Horizon ou les 160 et 180, et le 1er SUV français le Matra Rancho, né d’un partenariat avec Matra.

Caractéristiques Techniques : (voir la brochure ci-dessous)

Moteur(s) : 4 cylindres en ligne ; Position du moteur : Longitudinale avant ; Cylindrée : 1290 ou 1475 cm3
Puissance maximale : 54 ou 69 ch DIN
Transmission : Propulsion
Boîte de vitesses : Manuelle 4 rapports
Poids et performances : Vitesse maximale : 132 ou 146 km/h (1300/1500)
Carrosserie(s) : Berline tricorps et break
Freins : Tambours
Dimensions: (1300/1500) : Longueur : 424 cm ; Largeur : 158 cm ; Hauteur : 142 cm ; empattement : voie avant : 252 cm ; voie arrière : 130 cm ; poids : 1000 kg. (1301/1501) : Longueur : 446 cm ; Largeur : 158 cm ; Hauteur: 142 cm.

Prix du modèle neuf en 1970 : 1301 LS : 10.560 F ; 1301 Spécial : 11.270 F ; 1501 GL : 12.295 F ; 1501 Spécial : 13.495 F soit 15.801 € avec 668% d’inflation sur la période.

Cote actuelle : à partir de 3000 €  pour une 1300 & 1301 ; 8000 € pour une 1500 & 1501.

Série TV & Oldtimer – Columbo (1968) – 403 Cabriolet (1956-61)

Si j’évoque un personnage en imperméable beige tout fripé au volant d’une vieille Peugeot 403 décapotable grise (qui reste d’ailleurs toujours capotée), cette association ne manquera pas de faire naître dans votre esprit le nom du lieutenant Colombo, ce policier californien de la brigade des homicides qui bien qu’il ne paie pas de mine, apparemment maladroit et gaffeur, est en réalité vif d’esprit et d’une efficacité redoutable. C’est sûrement pour cela que Peter Folk, l’acteur qui l’incarne, a choisi une voiture en accord avec sa personnalité. Comment l’acteur et la voiture se sont-ils rencontrés. Il existe plusieurs histoires. Évoquons d’abord la version du constructeur au Lion :

” Comment ce cabriolet de la marque au Lion est-il arrivé là alors que cette version n’a jamais été vendue aux USA ? L’un des secrétaires permanent de l’Aventure Peugeot, Francis Piquera, partage la version la plus plausible de cette histoire dans un numéro du magazine La Vie de l’Auto (octobre 2015). L’acheteur du cabriolet star de la série télévisée était apparemment un cadre de l’aviation civile. Cet acheteur aurait été muté en 1962 dans un bureau d’Air France en Californie et y aurait emmené sa voiture. Arrivé sur le sol américain, cet acheteur a peut-être été séduit par une voiture américaine et aurait donc troqué sa française pour un modèle US. Son caractère bien trempé aura sûrement plu aux réalisateurs de la série afin d’appuyer la personnalité du lieutenant Columbo. Ou peut-être est-ce sa femme qui aura craqué pour la ligne cabriolet de cette Peugeot 403 J.” 

Selon une autre source, Peter Falk aurait choisi la Peugeot 403 en rencontrant par hasard l’acteur français Roger Pierre qui était alors en voyage aux États-Unis au volant de sa voiture personnelle. Peter Falk eut aussitôt le coup de foudre pour cette voiture, et tint à ce que le producteur de la série la rachète aussitôt à Roger Pierre, qui rentra en France sans sa voiture.

La Série TV :

Série TV Columbo

Columbo est une série télévisée policière américaine de Richard Levinson et William Link dans laquelle le rôle-titre est interprété par Peter Falk. Elle fut diffusée aux USA de février 1968 à mai 1978 sur le réseau NBC pour les 46 premiers épisodes (4 ans plus tard en France), puis de février 1989 à janvier 2003 sur NBC pour les 24 derniers épisodes (3 ans plus tard en France).

Columbo est un lieutenant de police du L.A.P.D. avec qui, comme on le dit parfois, “l’habit ne fait pas le moine”.  Il chasse les criminels de la upper class cigare au bec, vêtu d’un imperméable trop ample et tout défraichi qui restera le même tout au long de la série. Il se déplace systématiquement avec sa vieille guimbarde, une Peugeot 403 théoriquement décapotable, qui fait systématiquement tâche par rapport aux modèles de luxe que possèdent les gens richissimes qu’il veut arrêter.

Le train de vie de ce fils d’immigré italien est modeste. Il joue au bowling avec sa femme, promène son Basset Hound qu’il appelle « le Chien » (une bête particulièrement têtue et fainéante), mange du chili et des hot-dogs, écoute de la musique country et des valses de Strauss. Il est toujours à la recherche de « bons plans » pour obtenir un bien ou un service à moindre coût…  A l’inverse, les privilégiés sur lesquels il enquête appartiennent à la jet set : tous affichent une opulence qui n’est pas que matérielle mais également politique, culturelle ou symbolique : Ils sont auteurs de best-sellers, experts gastronomes, scientifiques éminents, officiers autoritaires, chefs d’entreprise, politiciens ambitieux, journalistes redoutés, stars d’Hollywood, vedettes du petit écran…

Contrairement aux autres séries du genre, le lieutenant n’est pas armé et le spectateur connait l’assassin dès le début de l’épisode, l’intérêt de l’intrigue consistant à découvrir de quelle façon l’enquêteur parviendra à démasquer le criminel. Pour enquêter, Columbo passe chaque jour voir son suspect pour lui poser de nouvelles questions, parfois les mêmes que la veille mais avec de nouveau éléments, évoquant souvent des anecdotes insignifiantes dans les quelles il parle de sa femme que l’on ne voit d’ailleurs jamais à l’écran. Il est tellement tenace qu’il irrite immanquablement le meurtrier qui l’avait pris, dans un premier temps pour un imbécile inorganisé, égarant souvent les objets qu’il a en sa possession et fouillant régulièrement ses poches remplies de bouts de cigares entamés et d’objets hétéroclites sans valeur. Cette attitude qui permet de mieux endormir leur vigilance porte toujours ses fruits et ne manque pas de faire jubiler le spectateur tout au long de chaque épisode.

Mais, ne nous leurrons pas, ce feuilleton est tout sauf anodin et son réalisateur n’a jamais dû voter républicain. Ainsi, la série Columbo est bien plus subversive qu’il n’y parait puisqu’elle met en scène un affrontement de classe dans lequel un modeste inspecteur parvient, en dernier ressort, à triompher d’un nabab condescendant et sans scrupule, souvent enrichi par la corruption, prêt à tuer pour garder son statut de privilégié. On est très loin du “rêve américain” donné en pâture pour tous. Et la jubilation du spectateur, qu’il soit nord-américain ou français, est d’autant plus grande que cette chute ultime paraissait improbable en regard du mépris de classe que manifestait le meurtrier envers notre fin limier modeste, inculte et mal fagoté. Le Lieutenant Columbo, malgré qu’il soit flic, les gilets jaunes doivent sûrement l’apprécier…

La Peugeot 403 :

Peugeot 403 Cabriolet

Lorsque Peugeot présente sa 403 en 1955, cette dernière ne fait pas date comme l’avait fait la 203 en son temps sur le plan des innovations techniques. Sur le terrain commercial en revanche, c’est un bon cheval de bataille qui, bénéficie de la bonne réputation de robustesse de Peugeot. L’augmentation de cylindrée fait passer la puissance de 46 à 58 ch, ce qui est lion d’être négligeable. Le moteur est d’ailleurs sobre, souple et silencieux. La vitesse maximale frôle les 135 km/h, valeur honorable pour une 1500 de grande série des années 50. La consommation reste inférieur à 10 litres sur route. On apprécie par ailleurs la souplesse du moteur qui accepte de rouler à 20 km/h en troisième tandis que la seconde autorise des reprises à des allures proche de l’arrêt. La boîte est bien synchronisée, les freins satisfaisants et la direction précise et douce sauf à l’arrêt. La suspension est confortable et la tenue de route très supérieure à celle de sa sœur cadette. L’habitabilité est excellente pour 5 personnes.

Le cabriolet : est apparu en août 1956. Dérivé de la berline 403, le cabriolet grand luxe est la vedette du stand Peugeot au Salon de Paris d’octobre 1956. Sa ligne est l’œuvre du bureau du style de la Marque qui reprend la partie avant de la berline (dessinée par Pininfarina), modifie le pare-brise, allonge la portière, et crée une partie arrière spécifique qui, outre son élégance, permet de disposer d’un coffre généreux. L’intérieur diffère de celui du modèle de base et bénéficie d’intérieurs en cuir de couleurs sable, noir, bleu ou rouge. Cinq teintes de carrosserie dont trois teintes métallisées spécifiques sont proposées, une première à l’époque pour la Marque. Réalisés dans les ateliers de carrosseries spéciales de Peugeot à La Garenne (92) 2050 cabriolets sont produits de 1956 à juin 1961.

En septembre 1956, naissance de la familiale et de la commerciale, puis le mois suivant de la camionnette bâchée. En octobre 1959 est commercialisée une version Diesel à moteur Indenor, ce qui fera de la 403 la première voiture française Diesel de série. Cette même année apparaît la version dépouillée à moteur 7 CV de la 203. En 1962, la calandre de la 8 CV comporte des barrette horizontales comme la 404 (deux pour la 403 au lieu de 4 pour la 404). La 403 proposait en option un antivol. Il s’agissait d’un Neiman actionné par une clé de contact, le démarreur étant lancé par un bouton-poussoir en bakélite installé en bas du tableau de bord, à droite du volant.

Il a été produit 1.214.126 exemplaires de la Peugeot 403. Sa construction a été arrêtée en novembre 1966.

Caractéristiques techniques: Voir la brochure ci-dessous.

Prix du modèle en 1959 : La 403 berline Grand Luxe valait 825.000 anciens francs ; un cabriolet valait 1.370.000 anciens francs, soit respectivement 15.000 € pour la version Grand Luxe et 25.000 € pour le cabriolet compte tenu de l’inflation de 1096% sur la période.

Cote actuelle : à partir de 3000 € pour une berline ; 55.000 € pour un cabriolet.

Film & Oldtimer – Goldfinger (1965) – Aston Martin DB5 (1963-65)

La voiture truffée de gadgets présentée par Q à 007 dans le film Goldfinger est une Aston Martin DB5. Elle possède, entre autres, des vitres pare-balles, un blindage amovible sort du coffre, elle peut modifier ses plaques minéralogiques (Anglaises, Françaises ou Suisses), les feux arrières dissimulent un réservoir pulvérisant de l’huile et (ou) une réserve de clous qui peuvent être lâchés sur la route pour stopper ses poursuivants. Elle est équipée d’un radar, un destructeur de pneu est caché dans les moyeux des jantes à rayon et le siège passager est éjectable. Enfin, une mitrailleuse à canon court est cachée derrière les feux de position avant gauche et droite

Trois exemplaires de ce bel objet furent construits par l’usine Aston Martin et participèrent à une campagne publicitaire pour le film qui, si elle augmenta sûrement le nombre de spectateurs de ce dernier, accrut de façon tout aussi certaine les ventes de la DB5, en particulier aux USA où l’on est pas trop regardant sur le bon goût des méthodes publicitaires.

Sean Connery, le premier 007 :

En 1961, alors que le quotidien “Daily Express” cherche (en vain) par un concours, le visage de celui qui pourrait idéalement interpréter le héros d’un film d’aventures d’un nouveau genre, un des producteur de ce film, A.R. Broccoli, remarque Sean Connery dans une production de Walt Disney “Darby O’Gill et les Farfadets” et le convoque. Pour l’occasion, Sean ne fait aucun effort particulier. Il ne porte pas la cravate, répond de manière distraite et refuse de faire des essais. Qu’à cela ne tienne! La différence avec les autres postulants est évidente. Le “je-ne-sais-quoi” de gentil mais animal, l’allure caractéristique mais toujours britannique correspondent au mieux à ce dont les producteurs rêvent pour incarner le héros de Ian Fleming dans le film “James Bond 007 contre Dr. No”. Le succès de la série ne se démentira pas puisque 4 ans plus tard, Sean Connery interprète toujours l’espion dans le troisième opus sorti en 1965 : Goldfinger.

Goldfinger : 

Affiche de Goldfinger

James Bond a pour mission d’enquêter sur les activités suspectes du Milliardaire Auric Goldfinger (Gert Frobe). L’agent secret commence par séduire  Jill Masterson (Shirley Eaton), la maîtresse du milliardaire. En représailles, celle-ci meurt, le corps entièrement peint en or. Mêlant ses sentiments personnels et son enquête, James Bond suit Goldfinger jusqu’en Suisse. Cette filature l’amène un soir devant les usines Auric où il rencontre  Tilly Masterson (Tanya Mallet), venue là pour venger sa soeur. Surpris par des gardes, ils prennet la fuite, durant laquelle Tilly est tuée par Oddjob (Harold Sakata), le garde du corps asiatique de Goldfinger, dont l’arme de prédilection est un chapeau aux bords d’acier.

Prisonnier de Goldfinger, 007 est emmené par Pussy Galore (Honor Blackman), pilote personnelle du milliardaire, dans son bureau aux Etats-Unis. Goldfinger lui dévoile alors son incroyable projet “Grand Schlem” : attaquer Fort Knox pour y placer une bombe atomique qui rendra l’or radio-actif et permettra ainsi à Goldfinger de spéculer…

Anecdodes du film :

Fort Knox, où est censé se dérouler toute la séquence finale du film, a été recréé à l’identique (la taille y compris) en studio, car il était impossible de tourner sur le site pour des raisons de sécurité. Ce décor énorme devint à l’époque le plus cher jamais construit. Mais Goldfinger entra dans le Guinness Book pour avoir récupéré sa mise (3 millions de dollars) en un temps record de deux semaines.

La tradition selon laquelle le thème introductif des James bond devient une chanson pop est lancée avec Goldfinger. Ici, le thème de John Barry, chanté par Shirley Bassey, fut un succès dans les charts américains. Dans le générique d’ouverture, ce sont des extraits des trois premiers James Bond qui sont projetés sur le corps peint en or de Margaret Nolan.

Aston Martin DB5 (1963-65) : 

Publicité d’époque Aston Martin DB5

Les débuts d’un modèle entièrement original ne sont jamais faciles pour une petite firme comme Aston Martin. La nouvelle DB4 arrivée en 1958 n’échappa guère aux maladies de jeunesse. Pour son malheur, son lancement avait coïncidé avec l’ouverture de la première autoroute anglaise. Ces problèmes furent progressivement corrigés et au début des années 60, la DB4 était devenue un modèle fiable. Pour marquer ce nouveau départ, Aston Martin présenta en 1963 la DB5, qui n’est qu’une DB4 au point équipée d’un moteur 4 litres (celui des Lagonda).

Un moteur réalésé :

La DB5 a marqué son époque en associant une robe élégante et une puissante mécanique, un six-cylindres en ligne de 4 litres. La principale différence entre la DB4 et sa remplaçante la DB5 se situe au niveau du moteur. Ce dernier, un six-cylindres en ligne double arbre, est en effet porté à une cylindrée de 4 litres contre les 3,7 litres de la DB4. Cette nouvelle configuration moteur lui confère ainsi près de 282 ch à 5500 tr/min pour être propulsée à une vitesse maximale de 230 km/h. Son couple atteint les 390 Nm à 3850 tr/min. La DB5 effectue ainsi le 0 à 100 km/h en 8,1 s.

La mécanique de la DB5 s’équipe d’une boîte de vitesses ZF à cinq rapports, qui remplace l’ancienne transmission «David Brown» à quatre vitesses. Il semble que cette nouvelle boîte soit bien plus avantageuse que la précédente. Une boîte automatique «Borg-Warner» à trois vitesses est également disponible.

Carrossée par un italien : 

Don Hayter esquisse la ligne générale de la voiture qui est revue par Frederico Formenti responsable de la mise en forme de la DB4 chez Carrozzeria Touring. Extérieurement, la DB5 se signalait par ses phares recouverts d’un carénage transparent qui était jusque là le privilège de la BB4 Vantage. Proposée en coupé et cabriolet, la DB5 affiche les traits stylistiques des Aston Martin actuelles et passées, à savoir la flèche chromée sur les flancs avant, mais également la calandre en «T retourné». Ce dernier trait est d’ailleurs le plus visible et caractéristique de la marque. Sa ligne n’est pas nouvelle, étant donné qu’elle reprend celle de la DB4 Vantage.

13 exemplaires sortis en version “break de chasse” :

La DB5 étant quelque peu exigüe, David Brown décide de se construire un break personnel pour transporter ses équipements de chasse et ses chiens. Contre toute attente, les clients trouvent ce break attirant, si bien que pour répondre à la demande, Aston Martin confiera au carrosier Harold Radford la réalisation d’une série très limitée de 12 autres DB5 break.

La DB5 a été construite à 1018 exemplaires de juillet 1963 à septembre 1965. C’est un des modèles les plus recherchés par les amateurs d’Aston Martin.

Caractéristiques Techniques :

Moteur : 6 cylindres en ligne 12S ; 2 arbres à cames en tête ; Cylindrée : 3996 cm3 ; Puissance maximale : 282 ch à 5500 tr/min.
Transmission : Propulsion. Boîte de vitesse 4 rapports puis ZF 5 rapports.
Poids et performances : 1465 kg ; Vitesse maximale :230 km/h ; Accélération : 0 à 100 km/h en 7,5 s.
Consommation mixte : 15 l/100 km.
Châssis & Carrosserie : Coupé, roadster cabriolet, break de chasse.
Suspensions : Triangles superposés (avant) : pont rigide, ressorts hélicoïdaux (arrière).
Freins : Quatre disques.
Dimensions : Longueur : 4570 mm ; Largeur : 1680 mm ; Hauteur : 1380 mm ; Empattement : 2490 mm.

Cote du modèle : à partir de 650.000 €.

Oldtimer – Facel-Vega Facel III (1964-66)

Après s’être fait une belle réputation en peu d’années avec ses très luxueux coupés ou berlines 4 places à moteur V8 Chrysler, Facel fut le seul constructeur français à s’attaquer au marché de la voiture de sport moyenne, apanage des Italiens, Anglais ou Allemands. Mais la Facel III, bien que dotée d’une ligne très personnelle, d’une finition remarquable et d’un comportement routier très sûr, eut pour handicap de succéder à la trop fragile Facellia.

De la Facellia à la Facel III :

Pour concurrencer les Giulietta, TR4 ou autres Porsches, Facel lança la Facellia :  elle reprenait la ligne élégante et l’équipement raffiné qui étaient le propre de la marque, mais sous des dimensions bien plus réduites et avec un moteur de 1600 cm3 à deux arbres à cames en tête. Malheureusement ce moteur raffiné n’avait qu’un rendement très moyen et surtout s’avéra d’une fragilité désastreuse. L’usine n’obtenant pas de licence d’importation pour un moteur étranger, il fut décidé de se tourner vers la société Pont-à-Mousson qui fournissait déjà les excellentes boîtes de vitesses des modèles V8. Cette société possédait déjà dans ses cartons l’étude d’un moteur 6 cylindres 2,8 litres double arbre à cames en tête réalisé par l’ingénieur italien Carlo Marchetti. À partir de ce moteur fut dérivé un 4 cylindres 1,6 litre répondant parfaitement au cahier des charges initial. Un bloc en fonte et culasse double arbre en aluminium développait 115 ch à 6400 tr/min et autorisant ainsi à la voiture de brillantes performances.

Malheureusement, les premiers véhicules livrés accusèrent des problèmes de mise au point moteur, entraînant des casses répétées. L’usine procéda alors immédiatement à des échanges standard sous garantie. Cette opération mit à mal la trésorerie et la réputation de la marque. Des améliorations furent apportées au moteur afin de pallier rapidement ces problèmes. Mais Facel qui est au bord de la faillite, réagira en stoppant la production de la Facellia au profit de la Vega III dotée d’un moteur et d’une boîte Volvo à la fiabilité fort réputée. En effet, ce modèle reçoit le moteur à quatre cylindres 1,8 litre du coupé Volvo P1800 développant 108 ch SAE et accouplé à une boîte de vitesses de même marque avec overdrive en option. La suspension, la direction et le freinage sont identiques à ceux de la Facellia.

La voiture avait la même apparence générale que la Facellia F2 ; ainsi on retrouve les projecteurs Marchal Mégalux et le tableau de bord en tôle peinte en trompe-l’œil à la façon ronce de noyer. Cependant, la calandre reprend le style de la Facel II et les ailes arrière sont adoucies. Le couvercle de malle est arrondi et les feux arrière deviennent circulaires. La sellerie est en simili ou en cuir en option.

Le modèle fut construit à 625 exemplaires dont 192 cabriolets. Il sera remplacé par la Facel 6, une version à moteur six cylindres de la Facel III.

Une fiabilité trop tardive : 

Ainsi motorisée, la Facel III devenait une voiture presque sans défauts et il ne lui était reproché que des performances plutôt modestes. Mais le renversement de la détestable image de marque laissé par Facellia ne se fit que beaucoup trop lentement pour Facel qui abandonna la construction automobile pour revenir à son premier métier : l’emboutissage.

Caractéristiques Techniques : 

Moteur : 4 cylindres en ligne, soupapes en tête, deux carbus semi-inversés SU HS6.
Cylindrée :  1780 cm3
Puissance maximale :  108 ch SAE à 6000 tr/mn.
Transmission :  roues AR. BV mécanique Volvo à 4 rapports + overdrive (en option).
Poids et performances : Poids à vide 1150 kg ; Vitesse maximale 178 km/h.
Carrosserie : structure tubulaire et carrosserie en acier ; Coupé 2+2 places ; Coach 4 places ; Cabriolet 2 places.
Dimensions : Longueur :  4120 mm ; Largeur :  1580 mm ; Hauteur :  1290 mm ; Empattement : 2450 mm.

Prix du modèle neuf en 1964 : 23.000 Fr soit 33.267 € avec 849 % d’inflation sur la période.

Cote actuelle : à partir de 50.000 €.

Au début des années 90, 2 CV et 4 L tirent leur révérence

Le 27 juillet 1990, la production de la Citroën 2 CV prend officiellement fin. La dernière “Deudeuche” est une Charleston qui sort de l’usine de Mangualde située à environ 80 km au sud est de Porto. L’arrêt de cette chaîne de montage suit de peu celle de l’usine française de Levallois-Perret qui, devenue trop vétuste avait cessé son activité le 29 février 1988. C’est la fin de deux voitures cultes françaises puisque en décembre 1992, c’est au tour de la Régie de livrer son dernier exemplaire de R4.

La “Deudeuche” (1948-90) : 

Lorsque Michelin prend le contrôle de Citroën en 1935, l’idée d’une petite voiture vraiment populaire est dans l’air chez tous les constructeurs. Les problèmes de la traction ayant été résolus, le directeur de Citroën, Pierre Boulanger, définit un cahier des charges draconien :  quatre places, 50 kg de bagages, 50 km/h et 5 litres aux 100 km. Il spécifie que l’entretient devra être réduit au minimum et à la portée du client. Les suspensions devront être douces et à grand débattement pour passer dans tous les chemins ruraux. L’équipe qui a conçu la traction se remet au travail après une étude de marché méthodique. Prête pour le Salon de 1939 qui n’aura pas lieu, la 2 CV n’apparaitra officiellement qu’après la seconde guerre mondiale.

Très controversée au départ, la 2 CV impose ses qualités sans concurrence jusqu’en 1961, année où apparait la Renault 4. Au salon de Paris de 1960, la 2CV prend des couleurs plus gaies et reçoit un moteur de 12 ch sous un nouveau capot à ouïes latérales. Signe des temps, le moteur original de 375 cm3 est abandonné pour un 425 cm3 et un embrayage centrifuge est offert en option. Bien pratique en ville, la 2 CV n’est plus une voiture de campagnard.

Début 1970, toute la gamme des 2 CV est modifiée et se divise désormais en deux modèles : la 2 CV 4 équipée d’un 435 cm3 de 24 ch (à 6 750 tr/min) n’ayant plus grand-chose à voir avec le 425 cm3 d’antan et la 2 CV 6 équipée d’un 602 cm3 de 29 ch proche de celui des Ami 6, avec plus de couple que le moteur de la 2 CV 4. Ces deux modèles conservent l’appellation 2 CV, bien que la 2 CV 6 ait en fait une puissance fiscale de 3 CV. De nouvelles teintes de carrosserie apparaissent : rouge, vert, jaune, bleu, couleurs plus vives dans l’esprit des années 1970.

En 1975, arrive en plus la 2 CV Spécial, version dépouillée (elle reprend le tableau de bord ancien modèle) de la 2 CV 4, qui perd la 3e glace latérale. Elle sera la seule à conserver des optiques rondes, les 2 CV 4 et 2 CV 6 ayant opté pour des optiques rectangulaires.

Au début des années 1980, la 2CV est boudée dans de nombreux pays à cause de réglementations de plus en plus strictes en matière de sécurité, de résistance et pollution. Citroën connaîtra pourtant un dernier succès avec la 2 CV 6 : la Charleston, qui est une série limitée produite à partir d’octobre 1980 à 8 000 exemplaires en noir et rouge Delage (avec cuvelage des phares en rouge Delage). Citroën la produira ensuite en série (mais le cuvelage des phares deviendra chromé).

En tout,  5.114.961 exemplaires auront été produits.

Caractéristiques Techniques : Voir brochure ci-dessous.

Prix du modèle neuf en 1970 : 2 CV6 : 6.892 F soit 8.000 € avec 661% d’inflation sur la période.

Cote actuelle : à partir de 3.000 €.

La “4 L” (1961-92) :

La 2 CV poursuivait allègrement sa carrière en ce début des sixties. Renault s’était penché à son tour sur ce segment prometteur, en lançant la 4 CV en 1947 (1.250.000 exemplaires construits) puis la Dauphine en 1956 (sortie à 2.150.000 exemplaires), mais sans arriver à renouveler le succès phénoménal de la “Deudeuche”. En 1961, la production de la 4 CV venait d’être stoppée et la Dauphine était en fin de carrière. La relève était prête. La nouvelle arme de popularisation de l’automobile de la régie s’appelait Reanult 4, même si c’est l’appellation 4 L (pour Luxe) qui s’imposera.

Dans l’histoire de la marque, ce modèle est une révolution, puisque c’est sa première traction, le principe ayant été validé sur l’Estafette. Elle adopte aussi le premier circuit fermé de refroidissement avec un vase d’expansion, ce qui supprime la fastidieuse  vérification du niveau d’eau. D’emblée, la 4L se présente sous un aspect mois frêle et moins simpliste que la 2 CV. Sa forme de mini-break est plus rassurante et offre plus de volume que la vieille Citroën. La 4 L joue la carte de la vraie voiture. Ce sera son principal atout dans la lutte contre la marque aux chevrons. Bien sûr ce n’est pas le grand luxe. La 4L n’a que trois vitesses dont la première n’était même pas synchronisée, et les deux autres rapports mal étagés. Son volant était trop fin et trop vertical. Un simple levier de vitesse à boule noire au tableau de bord, des sièges avec une armature en tubes apparente, de la tôle peinte à tous les étages et des vitres coulissantes à l’avant et fixes à l’arrière. la banquette arrière ne se replie pas, mais s’extrait facilement et le toit en toile s’ouvre. Son moteur, celui de la 4 CV, lui permet d’atteindre 104 km/h en pointe. La tenue de route est globalement satisfaisante, malgré un roulis important.

Durant sa longue carrière, la R4 ne change pas fondamentalement, cependant, plusieurs améliorations sont apportées au fil des ans. Sur les modèles 1964, les pare-chocs à lames sont généralisés, remplaçant avantageusement le fragile modèle tubulaire ; l’aération des passagers arrière est revue grâce à des vitres coulissantes sur les portes arrière entraînant en contrepartie la suppression du pivotement des glaces de custode.

Les modèles 1967 reçoivent une nouvelle planche de bord avec un vide-poches intégré côté passager ainsi qu’une boîte de vitesses à quatre rapports. En 1968, une nouvelle calandre chromée élargie permet à la R4 d’aborder les années 1970 avec une nouvelle physionomie.

Sur le modèle 1975, une calandre en plastique noir remplace la calandre en aluminium montée jusqu’alors. Pour l’année-modèle 1977, la Renault 4 perd également ses petits clignotants ronds à l’avant, ainsi que les feux de position placés sur les ailes avant, au profit de clignotants rectangulaires intégrant les feux de position. Elle adopte une grille d’aération en plastique noir sous le pare-brise.

Sur le millésime 1983 une nouvelle planche de bord accueille un combiné plus grand bien plus lisible (issu de la Renault 5). À l’extérieur, la calandre en plastique gris est généralisée à toute la gamme (auparavant, elle était réservée au seul modèle GTL apparu en 1978). À cette occasion, la R4 perd également son plancher totalement plat.

Les moteurs utilisés sur la Renault 4 au fil des années évoluèrent de 603 cm3 pour une puissance de 23 ch et couple de 4,3 kg/m en 1962, jusqu’à 1.108 cm3 pour une puissance de 34 ch et couple de 7,5 kg/m sur la série la 4 GTL à partir du début 1978. En France, la R4 fut en tête des ventes de 1962 à 1965 (succédant à la Renault Dauphine), puis en 1967 et 1968. Elle est la deuxième voiture française la plus vendue avec 8.135.424 exemplaires derrière la Peugeot 206.

Caractéristiques Techniques : Voir brochure ci-dessous.

Prix du modèle neuf en 1970 : 7.110 F soit 8.253 € avec 661% d’inflation sur la période.

Cote actuelle : à partir de 1.500 €.

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