Album – Toto – Past to Present 1977-1990

Les débuts (1976-1981) :

En 1976, à Los Angeles, deux amis de lycée, un claviériste nommé David Paich et un batteur du nom de Jeff Porcaro, âgés de vingt-trois ans, ont pour ambition de monter leur propre groupe. Les deux hommes ont déjà collaboré avec Steely Dan sur deux de ses albums et ont également joué avec Boz Scaggs. David Paich est aidé par son père Marty, chef d’orchestre et compositeur renommé. Une fois leur projet réalisé, ils sont rejoints par Steve Lukather à la guitare, Steve Porcaro aux claviers, Bobby Kimball au chant puis David Hungate à la basse. Steve Lukather, alors âgé de dix-neuf ans, est le plus jeune membre du groupe. Jeff Porcaro propose pour le groupe le nom de « Toto » car c’est un nom simple et facile à retenir. Par ailleurs, « Toto » en latin signifie « universel » ou « total », nom approprié pour un groupe qui veut s’illustrer dans tous les styles de musique.

En 1977, le groupe décroche son premier contrat avec CBS Records. Son premier album, intitulé Toto, est auto-produit, et sort en septembre de la même année. Il compte dix titres, dont huit sont composés par David Paich. Le premier single extrait, “Hold the Line”, se hisse à la cinquième place des charts aux États-Unis. Les deux autres titres, I’ll supply the love et Georgy Porgy paraissent en single la même année, et atteignent respectivement les 45e et 48e places au Billboard Hot 1007. Les ventes s’élèvent à quatre millions d’exemplaires et Toto effectue sa première tournée de janvier à avril 1979. Par ailleurs, Toto participe pour la première fois à la cérémonie des Grammy Awards, leur titre Georgy Porgy étant nommé dans la catégorie Best New ArtistNotes. Le groupe enregistre par la suite son second 33 tours, Hydra. Les huit titres sont de nouveau composés par Paich. Hydra ne remporte pas le succès du premier album, et ne permet pas au groupe de consolider la notoriété acquise lors de la sortie de Toto. Le troisième opus du groupe, Turn Back, sorti en 1981, passe quant à lui inaperçu en Amérique et en Europe. Depuis ses débuts, Toto connaît davantage de succès à l’étranger, notamment en Asie. Contrairement aux deux disques précédents, Turn Back se révèle décevant et ne compte aucun morceau mémorable. La plupart des huit titres sont écrits et composés par Paich, et Steve Lukather signe sa première composition avec Toto avec le morceau “Live for Today”.

Toto IV et le début de la notoriété (1982) :

En 1982, Toto sort alors son quatrième album intitulé Toto IV. Il s’agit d’un album orienté qui demeure à ce jour la meilleure production et le plus grand succès commercial du groupe. La même année, le bassiste David Hungate quitte la formation pour se consacrer à sa vie de famille. Il est remplacé par Mike Porcaro, frère de Jeff et Steve. Les deux singles “Africa” et “Rosanna” classent l’album quatrième des meilleures ventes pour l’année 1982 dans la catégorie « Pop Albums ». Le morceau “Africa”, écrit par Paich et Porcaro, monte à la première place des charts américains dans la catégorie « Pop singles », tandis que “Rosanna” occupe la deuxième place au classement américain. Selon une rumeur tenace, le morceau “Rosanna” écrit par Paich, est dédié à l’ex-petite amie de Steve Porcaro, Rosanna Arquette. Cette rumeur est cependant fausse et a toujours été démentie par le groupe. Steve Lukather signe l’écriture de la chanson I Won’t Hold You Back, autre succès du groupe qui atteint la 10e place au Billboard Hot. En outre, “Waiting for your love” et “Make believe” sont les deux derniers singles de Toto IV.
Le groupe est convié à la cérémonie des Grammy Awards de 1983 où il reçoit un total de vingt-huit nominations. L’album est récompensé par six trophées : meilleur album de l’année (Toto IV), meilleure chanson de l’année (Rosanna), meilleur producteur (Toto), meilleur arrangement instrumental (Rosanna), meilleur arrangement vocal (Rosanna), meilleur ingénieur d’enregistrement (Toto IV). Toto effectue une tournée mondiale de mai à novembre 1982. Parallèlement, Steve Lukather, David Paich, Jeff Porcaro, Steve Porcaro et Greg Phillinganes (futur membre du groupe) participent à l’enregistrement de l’album de Michael Jackson, Thriller.

Source

Deux décès ont fortement impacté le groupe : Jeff, co-fondateur et batteur de Toto, meurt des suites d’une crise cardiaque en 1992. Steve et Mike Porcaro continuent sans leur aîné. Mais l’état de santé de Mike le pousse à quitter la musique et le cloue dans un fauteuil roulant; il décède en 2015 de la maladie de Charcot. Toto se dissout avant de se reformer pour une tournée en hommage à son ancien bassiste. C’est David Hungate qui l’a remplacé et a permis l’enregistrement d’un nouvel album, Toto XIV.

Discographie :

1978 : Toto
1979 : Hydra
1981 : Turn Back
1982 : Toto IV
1984 : Dune
1984 : Isolation
1986 : Fahrenheit
1988 : The Seventh One
1990 : Past to Present
1992 : Kingdom of Desire
1995 : Tambu
1999 : Mindfields
2002 : Through the Looking Glass
2006 : Falling in Between
2015 : Toto XIV

Past to Present 1977-1990 (1990) : Cette compilation de Toto est recommandée dans la mesure où elle contient les quatre premiers singles du groupe, «Hold the Line», «Rosanna», «Africa» et «I Will not Hold You Back». Elle contient également quatre autres chart singles – «Georgy Porgy», «99», «I’ll Be Over You» et «Pamela». On y trouve aussi une titre tiré du septième album: The Seventh One, et quatre chansons nouvellement enregistrées co-écrites et chantées par le quatrième chanteur du groupe, Jean-Michel Byron. Mais de nouvelles compilations bien plus fournies sont sorties depuis.

Voir sur YouTube : “Toto – Africa” ; “Toto – Hold The Line” par  TotoVEVO ;
“Toto – “St. George and the Dragon” (35th Anniversary Tour – Live In Poland 2013)” par Richmond Reanzares

 

Disque – Gérard Manset – Toutes choses (1990)

Gérard Manset, né le 21 août 1945 à Saint-Cloud, est un auteur-compositeur-interprète, peintre, photographe et écrivain français. Le grand public le connaît généralement plus pour son œuvre musicale que pour ses autres facettes artistiques. Né d’un père ingénieur dans l’aviation et d’une mère violoniste, Gérard Manset passe son enfance dans la banlieue parisienne, à Saint-Cloud, puis dans le XVIe arrondissement de Paris. Il échoue au baccalauréat à cause d’une mauvaise note en français.En 1964, il est lauréat du concours général en dessin, et entre à l’École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris. Le Salon d’automne l’accueille dans sa section « gravure » en 1966, année pendant laquelle il expose également au Salon des artistes français. Parallèlement, il démarche des agences de publicité avec ses dessins, sans résultat. Il commence à jouer de la guitare, s’intéresse aussi à la batterie. Puis il emprunte à sa sœur sa méthode de piano, et commence seul l’apprentissage de cet instrument.

Quelques abums remarquables :

Animal, on est mal (1968) : À cette époque, il a déjà écrit quelques chansons pour d’autres artistes français et québécois mais, n’aimant pas sa voix, se pense plus auteur et compositeur qu’interprète. Éconduit par plusieurs maisons de disques, il décide en 1968 de produire lui-même son premier 45 tours, Animal on est mal : « Un jour, j’ai écrit un bout de texte, sans penser que cela puisse faire l’objet d’une chanson. Je l’ai plaqué sur un accord. Un seul ! Et j’ai laissé le texte venir. C’est devenu Animal on est mal, qui est peut-être une réaction à ce qu’était la chanson à l’époque. Un ami directeur artistique s’est montré intéressé par le truc, a voulu le produire… mais il est parti en Amérique, et ça n’a pas pu se faire. Mais il m’avait foutu l’idée en tête ! Par la force des choses, je me suis débrouillé pour enregistrer et produire les titres d’un premier 45 tours : Animal, La femme-fusée et deux autres encore. » Pathé Marconi sort le titre en mai 68, au moment du mouvement protestataire. Dans ces circonstances peu favorables, le nombre d’exemplaires vendus est minime. Pourtant, son passage en boucle à la radio, pour cause de grève radiophonique, permet de repérer ce nouveau talent. Quelques mois plus tard sort, sous le même titre, un premier album. Certains ont pu y déceler une sorte de recherche mystique (de Je suis Dieu à On ne tue pas son prochain). Le disque obtient un succès d’estime.

La Mort d’Orion (1970) : Deux ans plus tard, “La Mort d’Orion”, un oratorio rock-symphonique aux arrangements élaborés, révèle l’originalité de Gérard Manset. Les parties de cordes très développées confèrent à l’enregistrement un certain lyrisme. Vendu (à l’époque) à 20 000 exemplaires, nombre remarquable pour un album de ce genre, c’est l’un des premiers concepts-albums français, à l’instar des Anglo-Saxons Pink Floyd ou Beatles.

Y’a une route (1975) :  le 45 tours “Il voyage en solitaire” est vendu à 300.000 exemplaires. Ce succès dérange l’artiste qui ne voit pas sa médiatisation d’un bon œil. En réaction, il enregistre en 76 “Rien à raconter”.

Royaume De Siam (1979) : Un des meilleurs albums de Manset, qui vient clore ici une décennie parfaite.

Toutes choses (1990) : est un coffret-compilation de deux CDs contenant des titres déjà parus, dont de nombreux remixés en 1990. Sur ce double album, Manset joue de la plupart des instruments, mais quelques musiciens participent à certains morceaux, notamment Serge Perathonere aux claviers. Le premier album débute par les classiques « Y’a Une Route », et le tube « Il Voyage En Solitaire », reflétant le côté troubadour voyageur de Manset qui est fasciné par l’Asie. C’est le magnifique et paradoxalement très sombre «Lumières» qui débute le second CD. «Finir Pêcheur», évoque à nouveau la mer et le voyage, alors que le superbe «Entrez dans le rêve», est un voyage introspectif. «Est-Ce Ainsi Que Les Hommes Meurent? » est un clin d’oeil à “Est-ce ainsi que les hommes vivent” de Louis Aragon (chanté par Léo Ferré et Bernard Lavilliers). Et on termine en beauté avec le titre pas vraiment optimiste «Toutes choses», mais ici comme souvent chez Manset, la tristesse devient volupté : “Et toutes choses se défont, comme le plâtre des plafonds, comme le vin du carafon, quand il devient couleur de cendre, et qu’on voit le niveau descendre”. 

Une discographie complexe : jetons un coup d’œil sur une discographie complexe, tortueuse mais unique dans l’histoire de la musique hexagonale:

Animal, On est mal (1968)
La Mort d’Orion (1970)
Long long chemin (1972)
Y’a une route (1975)
Rien à raconter (1976)
2870 (1978)
Royaume de Siam (1979)
L’Atelier du crabe (1981)
Le Train du soir (1981)
Comme un guerrier (1982)
Lumières (1984)
Prisonnier de l’inutile (1985)
Matrice (1989)
Revivre (1991)
La Vallée de la paix (1994)
Jadis et Naguère (1998)
Le Langage oublié (2004)
Obok (2006)
Manitoba ne répond plus (2008)
Un oiseau s’est posé (Double CD) (2014)
Opération Aphrodite (2016)

Voici deux extraits d’interviews qui sont évocateurs quant à ce personnage à part dans la chanson française:

“Comment vous définissez-vous? Je suis un obsessionnel. C’est une des raisons pour lesquelles j’ai voyagé: j’avais un planisphère à remplir, des cases à cocher. La question de l’enrichissement ne se posait pas. C’était un désir enfantin de possession. Quand j’ai fait des photos, j’étais animé par la même obsession. Une sorte d’urgence. Je me suis conditionné à avoir toujours un crayon sur moi.” (Interviewé par Olivier Nuc – 2014).

“Vous avez une vision très noire du monde et de la société…
Je suis fait de 50 % de tristesse et de 50 % de sagesse. L’ombre et la lumière. A partir du moment où je me suis mis à m’exprimer en chanson, la création a été instantanée : le texte vient en un quart d’heure, la chanson se boucle dans la matinée. Entrez dans le rêve, comme d’autres, ont été dictées par mon subconscient. Parfois, le propos est terrible. Camion bâché évoquait le drame de ces pères qui ne voyaient plus leurs enfants après une séparation. A l’époque, j’avais des enfants en bas âge.” (Interviewé par Hugo Cassavetti – 2014)

Voir sur YouTube : “Gerard Manset – Il voyage en solitaire – 1975” par WiZz Kiki

 

Album – Michael Franks – Blue Pacific (1990)

Un grand chanteur-compositeur :

Michael Franks est un chanteur de jazz américain né le 18 septembre 1944 à La Jolla en Californie. Ses parents fans de jazz et de swing lui donnent le goût de la musique à travers les artistes tels que Peggy Lee, Nat King Cole, et Ira Gershwin. A 14 ans, il s’achète sa première guitare et apprend à en jouer de manière autodidacte. Au lycée, Michael commence à se produire sur scène et après de longues années d’études supérieures, il enregistre son premier album éponyme. Influencé par la musique folk-rock et la musique brésilienne, il finit par décrocher un contrat avec Warner et a sorti depuis une quinzaine d’albums. Son style évolue entre pop et smooth jazz. Il a enregistré avec un grand nombre d’artistes connus, tels que Patti Austin, Brenda Russell, Art Garfunkel, et David Sanborn. Certaines de ses chansons ont été reprises par The Manhattan Transfer, Patti Labelle, Carmen McRae, Diana Krall, Kurt Elling, Shirley Bassey, Gordon Haskell et The Carpenters. Son dernier album “Rendezvous in Rio” est sorti en 2006.

L’Album :

Son meilleur album depuis “Tiger in the Rain” sorti en 1979. Méditatif, luxuriant, c’est clairement le travail d’un artiste voué à faire de la musique personnelle indépendamment des tendances. Blue Pacific est aussi ouvert et beau que l’océan dont il a emprunté le nom. Le retour de l’équipe de production de Tommy LiPuma et Al Schmitt ne fait pas de mal non plus, et avec des professionnels comme Dean Parks, John Guérin, John Patitucci et Peter Erskine à bord, comment Franks aurait-il pu louper son disque? Avec le soutien supplémentaire de production et d’ingénierie de Walter Becker et Roger Nichols, la connexion avec Steely Dan a finalement été faite en donnant des résultats probants. Il est inutile de sélectionner des chansons individuelles, car il s’agit d’un travail de groupe unifié. L’album marque une renaissance totale pour Franks.

Discographie : 

1973 – Michael Franks (Brut)
1975 – Art of Tea (Reprise)
1977 – Sleeping Gypsy (Warner Brothers)
1978 – Burchfield Nines (Warner Brothers)
1979 – Tiger in the Rain (Warner Brothers)
1980 – One Bad Habit (Warner Brothers)
1980 – Michael Franks with Crossfire: Live (Warner Brothers)
1982 – Objects of Desire (Warner Brothers)
1983 – Passionfruit (Warner Brothers)
1985 – Skin Dive (Warner Brothers)
1987 – The Camera Never Lies (Warner Brothers)
1990 – Blue Pacific (Reprise)
1993 – Dragonfly Summer (Warner Brothers)
1995 – Abandoned Garden (Warner Brothers)
1998 – The Best Of Michael Franks: A Backward Glance (Warner Brothers)
1999 – Barefoot on the Beach (Windham Hill)
2003 – The Michael Franks Anthology: The Art Of Love (Warner Brothers)
2003 – Watching The Snow (Rhino) – réédité en 2007 par Koch Records
2004 – Love Songs (Original Recordings Remastered) (Warner Brothers)
2006 – Rendezvous in Rio (Koch Records)
2011 – Time Together (Shanachie Records)

Voir sur YouTube : “Michael Franks – WOMAN IN THE WAVES”

Album – Genesis – Abacab (1981)

Genesis est un de ces groupes de rock qui ont réussi à toucher, sans que l’on comprenne exactement pourquoi, un très large public international. Dans le peloton de tête de la musique “progressive”, Genesis a su réinventer un style de prestation scénique, grâce entre autre aux qualités théâtrales de Peter Gabriel. Des expériences audacieuses des premiers albums, le groupe à conservé jusqu’en 1975 une grande rigueur dans la recherche de nouvelles formes d’expression musicale.

Formé en 1966 à la Charterhouse de Londres par Peter Gabriel, Tony Banks, Mike Rutherford et Anthony Phillips, ils enregistrent une bande démo qui attire l’attention du producteur Jonathan King qui leur fait enregistrer leurs premier 45 Tours “Silent Sun” chez DECCA. Puis, From Genesis to revelation sort en 1969. Cet album ne plaît pas mais le succès vient avec Tresspass en 1970. Vers la fin de 1970, quand Anthony Phillips et John Mayhew quittent le navire, Phil Collins et Steve Hackett sont recrutés grâce à une annonce passée sur le “Melody Maker”. Avec Peter Gabriel à leur tête, la théâtralisation est poussée à l’extrême et l’emprise du chanteur sur le groupe devient évidente.

The Lamb lies down on Broadway (1974) : C’est l’apogée de la “première” période de Genesis, juste avant l’éclatement de tensions internes. Fasciné par les USA où ils venaient d’effectuer des tournées, Peter Gabriel convainquit ses collègues de réaliser un double album fabuleux, rempli d’une musique à la fois chaude et dure, limpide et tendue, à la limite de la rupture. Les instrumentistes (Phil Collis à la batterie, Mike Rutherford à la base , Steve Hackett aux guitares et Tony Banks aux claviers) atteignent ici le meilleur de leur forme. Les spectacles utilisent un tripe écran, des mannequins et une mise en scène spéciale ou le groupe joue l’intégralité des deux disques.

Second out (1977) : Peter Gabriel quitta Genesis aussitôt après la fin de la tournée, mais les spéculations concernant l’avenir du groupe se dissipèrent bien vite. En effet, Phil Collins se décida à alterner son rôle de batteur avec celui de chanteur, naguère tenu par Peter Gabriel. Sur scène, il s’adjoindra Bill Brufford puis Chester Thomson à la batterie. Les remarquables qualités d’instrumentistes des autres membres du groupe firent le reste, et Genesis se libéra rapidement de Peter pour continuer à jouer une musique ambitieuse mais quelque peu assagie néanmoins.

Duke (1980) : est un nouvel album concept de Genesis – leur premier en fait depuis “The lamb lies down on Broadway”. Il n’y a plus que trois musiciens dans le groupe, tous partagent le travail de production, de réalisation et d’arrangement. Les climats varient selon que les thèmes sont signés Collins, Banks ou Rutherford. Mais le son est bien celui de Genesis.

Abacab (1981) : En 1979, Tony Banks enregistre son premier album solo “A curious feeling” ; en 1980, Mike Rutherford fait de même avec “Small creeps day”, mais c’est Phil Collins qui décroche la timbale avec “Face Value” et son fameux “In the air tonight”. Quand chacun rentre au bercail, les membres du groupes sortent l’album “Abacab”. Il est resté classé durant vingt-sept semaines en Angleterre, dont vingt-deux semaines consécutives et il a atteint la première place durant les deux premières semaines de sa présence dans les charts. Le mot ABACAB représente les accords de la chanson titre:  « partie A », « partie B », « partie A », « partie C », « partie A », « partie B » sur le papier durant les répétitions en studio où le mot « ABACAB » est apparu et a été retenu. L’album sonne très Rock FM, une qualité pour certains (dont je fais partie), une déception pour les puristes, amateurs de rock progressif.

Genesis (1983) : est le douzième album du groupe, sorti en 1983. Il contient entre autres Mama et That’s All.

Invisible Touch (1986) : Cet album  est le plus gros succès commercial du groupe. De cet album sont extraits la chanson éponyme ainsi que “Throwing It All Away”, “Land of Confusion”, “Tonight, Tonight, Tonight” et “In Too Deep”. Le morceau “Anything She Does” a fait l’objet d’une vidéo mais n’est pas sorti en single.

We Can’t Dance (1991) : est le quatorzième album du groupe. L’album s’est vendu à plus de 10 millions d’exemplaires. Avec We Can’t Dance, Genesis fait une entrée tonitruante dans les années 1990. Mais c’est aussi le dernier album studio du groupe avec Phil Collins à la barre. Il quitte la formation en 1996 et est remplacé le temps de l’album Calling All Stations par Ray Wilson, ex-chanteur du groupe Stiltskin. L’album We Can’t Dance est ainsi nommé pour se moquer de la musique commerciale des discothèque de l’époque qu’ils rejettent. Avec cet album, le groupe s’éloigne du rock progressif. “No Son of Mine” montre l’usage par Genesis de guitares saturées qui donnent à ce morceau une ambiance lourde et pesante bien en accord avec l’histoire narrée par le titre, celle d’une mésentente entre père et fils. “Jesus He Knows Me” est une chanson satirique sur les télévangélistes américains. “Driving the Last Spike” traite des conditions de vie des ouvriers inexpérimentés qui construisirent les voies de chemin de fer en Angleterre au début du XIXe siècle. Quant à “Since I Lost You”, il s’agit d’un hymne dédié à Eric Clapton qui venait de perdre son fils. Les singles de cet album sont “No Son of Mine”, “I Can’t Dance”, “Hold on My Heart”, “Jesus He Knows Me” et “Tell Me Why”.

Calling all stations (1997) :  est le quinzième album du groupe Genesis. Ray Wilson est le chanteur du groupe depuis le départ de Phil Collins. L’album connaitra un modeste succès commercial à sa sortie en 1997. “Congo”, “Shipwrecked” et “Not About Us” en ont été les extraits.

Discographie : 

1969 : From Genesis to Revelation
1970 : Trespass
1971 : Nursery Cryme
1972 : Foxtrot
1973 : Selling England by the Pound
1974 : The Lamb Lies Down on Broadway
1976 : A Trick of the Tail
1976 : Wind and Wuthering
1977 : Spot the Pigeon (maxi 45T – 3 titres)
1978 : … And Then There Were Three…
1980 : Duke
1981 : Abacab
1983 : Genesis
1986 : Invisible Touch
1991 : We Can’t Dance
1997 : Calling All Stations

Voir sur YouTube : “Genesis – Abacab” par emimusic ; “Genesis – Mama” par emimusic ; “GENESIS – Land of Confusion (1986)” par Jamesnov1970 et “Genesis – I can’t dance (1991)” par too0pathetic

Album – Foreigner – 4 (1981)

Le groupe :

Deux musiciens anglais exilés à New York ont fondé ce groupe de rock: Mick Jones (ex-Spooky Tooth) et Ian Mc Donald (ex-King Crimson). Les prestations scéniques évoquent Led Zeppelin, tandis que les productions discographiques ont des ambitions Rock FM: chansons bien construites; musique nette, carrée, sans surprise. Mick Jones recrute en 1976 le chanteur américain à la crinière de lion Lou Gramm. Ils seront à Foreigner ce que Mick Jagger et Keith Richards sont aux Rolling Stones: un inflammable noyau créatif capable de se quereller comme de se transcender.

Jones et Gramm incarnent de la fin des années 70 jusqu’au milieu des années 80 la quintessence du rock FM, contribuent à l’âge d’or de la power ballad (“I wanna know what love is”, “Waiting for a girl like you”) et tutoient la perfection avec 4, leur quatrième album réalisé par Mutt Lange. De sempiternelles disputes et divers abus poussent Gramm vers la porte en 1990. Il reviendra en 1992 pour repartir en 2003. À ce jour, le groupe a vendu plus de 120 millions d’albums à travers le monde (dont 37,5 millions aux Etats-Unis). Ce qui fait de ce groupe l’un des meilleurs vendeurs de tous les temps. Leurs plus grands tubes restent “Waiting for a Girl Like You”, “Hot Blooded”, “Juke Box Hero”, “Urgent” et également “I Want to Know What Love Is”, paru fin 1984.

Voici l’extrait d’une interview datant de mai 2009 où Nathalie Paul demande à Mick Jones son rapport à la France alors que son groupe va jouer à l’Olympia à Paris en juillet:

“Tout d’abord j’ai joué un nombre incalculable de fois à l’Olympia lorsque j’étais membre de l’orchestre de Johnny Hallyday! Ensuite, j’aime beaucoup le public français. Pour moi, la France représente beaucoup et j’ai passé sept ans en France. C’est ma deuxième maison et j’aimerais vraiment tourner en France prochainement avec Foreigner. Quoi qu’il en soit ce sera la première fois que nous jouerons à l’Olympia en groupe, mais nous avions déjà joué il y a deux ans dans un petit club à Montmartre… c’était un concert un peu improvisé d’ailleurs.”

L’album :

4 (1981) : Deux membres quittent le groupe (Le talentueux multi-instrumentiste Ian McDonald et Al Greenwood qui ira rejoindre Ed Gagliardi dans Spys). De six membres, le groupe passe donc à quatre et ce, au moment de sortir le quatrième album, justement intitulé… 4 ! Coïncidence, il y aura aussi sur ce disque quatre tubes : “Urgent” dont le solo de saxo est rentré dans l’histoire, “Break It Up”, “Waiting For A Girl Like You” (le slow dont l’intro est inoubliable) et “Juke-Box Hero”. Pour l’enregistrement de ce dique, Mick Jones contacte le producteur Robert John “Mutt” Lange (AC/DC, Def Leppard) un spécialiste de la perfection sonore, qui va fournir un travail énorme sur cet album. Le résultat est impressionnant et dès sa sortie, le 2 juillet 1981, “4” monte irrésistiblement dans les charts US et restera pendant 10 semaines à la 1ère place. 10 millions d’exemplaires de “4” sont vendus, dont 7 millions, uniquement aux USA. Cet album et sûrement un des chefs d’œuvres du Rock FM.

Discographie : 

Foreigner (Album – 1977)
Double Vision (Album – 1978)
Head Games (Album – 1979)
4 (Album – 1981)
Agent Provocateur (Album – 1984)
Inside Information (Album – 1987)
Unusual Heat (Album – 1991)
Mr. Moonlight (Album – 1994)
Can’t Slow Down (Album – 2009)

Voir sur YouTube : “Foreigner – Waiting For A Girl Like You (Original Video)” par Solrac Etnevic ;  “Foreigner – Urgent (1981) – Original Video” par ancele007

 

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