Albums – La Britpop – Blur versus Oasis (1995)

Il y a 21 ans, la Britpop a atteint son apogée en tant que phénomène de culture pop, avec la sortie simultanée de “Country House” de Blur et de “Roll With It” d’Oasis. C’était le point culminant d’une querelle entre les deux plus grands groupes du mouvement et une chance pour déterminer empiriquement qui remporterait la palme au suffrage musical des Hits. A l’époque, les bad boys écoutent What’s The Story (Morning Glory) du groupe Oasis (les prolos de Manchester), les intellos pop passent The Great Escape du groupe Blur (les bourgeois de Londres).

La Britpop était un remake des années 60 où Blur et Oasis font écho à l’affrontement entre les Beatles et les Stones. Il y avait une course pour être le numéro un et aucun des deux groupes ne se satisfaisait de la deuxième place : ils voulaient tous deux être des géants. Il y avait des combats verbaux des deux côtés et parfois, un des deux groupe franchissait la ligne rouge. Au cours d’une interview, Noel Gallagher a déclaré à la presse qu’il espérait que Damon Albarn et Alex James de Blur «attraperaient le sida et mourraient». Plus tard, il s’est excusé.

La lutte Blur contre Oasis a divisé les fans de musique pop et, pour certains, elle a également divisé le pays. C’était le Nord (Oasis, Manchester) contre le Sud (Blur, Londres). Pour certains, elle est aussi devenue un affrontement de la classe ouvrière contre la classe moyenne. Les deux groupes ont fait appel non seulement aux fans, mais aussi aux critiques. Dans les années 90, Oasis a remporté 4 BRIT Awards et 9 NME Awards, tandis que Blur a décroché 4 BRIT Awards et 5 NME Awards.

Oasis a obtenu quatre singles numéro un, tandis que Blur n’en a eu que deux. Les frères Gallagher ont également remporté une victoire avec un concert massif à Knebworth en 1996. Oasis a joué à plus de 250.000 personnes sur deux nuits (avec deux millions et demi de personnes demandant les billets).

Résultat des courses :

Théoriquement, c’est Blur qui l’emporte avec 274 000 singles vendus contre 216 000 pour Oasis (à cette époque où le CD deux-titres était roi). Mais Oasis sortent leur plus grand succès presque immédiatement après, avec “Wonderwall” qui les catapulte superstar aux États-Unis et partout ailleurs. Oasis avec l’album (What’s the Story) Morning Glory? a largement surpassé The Great Escape à peu près partout, et a continué de tutoyer les sommets avec les hits (“Champagne Supernova” et “Don’t Look Back in Anger “).

Il est désormais le plus grand succès commercial du groupe avec plus de 22 millions d’albums vendus à travers le monde. Au Royaume-Uni, l’album devint le troisième disque le plus vendu de tous les temps avec plus de 4 millions d’ exemplaires écoulés. Il reçoit d’ailleurs le Brit Award du meilleur album britannique en 1996. La tournée de concerts qui suit renforce la popularité du groupe entre 1995 et 1996. Il est considéré comme l’album phare de la britpop et figure dans plusieurs listes des meilleurs albums de tous les temps. L’album de Blur, lui, sera triple disque de platine soit 600.000 ventes, ce qui est pas mal, mais très loin derrière… Le vainqueur sur 20 ans est donc incontestablement Oasis.

Voir sur YouTube : “Blur – Country House” par emimusic  et “Oasis – Roll With It” par OasisVEVO

 

Album – Gerry Rafferty – One More Dream – The Very Best Of (1995)

Gerry Rafferty devint un géant de la musique populaire à la fin des années 1970, grâce à la chanson “Baker Street” et l’album dont le titre est extrait, City To City. Mais sa carrière est bien antérieure à ses succès dans le Top 40 et sur les radios car, en fait, au moment où il sortait le fameux “Baker Street”, Rafferty avait déjà été membre de deux groupes à succès, Humblebums et Stealers Wheel.

Gerry Rafferty est né à Paisley, en Écosse en 1947, fils d’une mère écossaise et d’un père irlandais. Son père était sourd, mais aimait malgré tout chanter, principalement des chants rebelles irlandais, et sa première expérience de la musique était une combinaison d’hymnes catholiques, de musique traditionnelle folklorique et de musique pop des années 50.

En 1968, à 21 ans, Rafferty était un chanteur-guitariste qui avait commencé à écrire des chansons professionnellement, et essayait d’organiser ses propres concerts.  A cette époque, Billy Connolly était un musicien et comédien humoriste qui formait  un duo appelé Humblebums avec Tam Harvey, un guitariste rock qui s’était établi à Glasgow. Il venaient de signer chez Transatlantic, un label anglais réputé à l’époque. Après avoir joué un spectacle à Paisley, Rafferty demanda à Connelly d’écouter certaines des chansons qu’il avait écrites. Billy Connelly fut impressionné non seulement par les chansons, mais aussi par leur auteur, et tout à coup les Humblebums devinrent un trio.

Le trio Humblebums eût un grand succès en Angleterre, autant discographique que scénique, mais pas sans une certaine tension. Connelly était la personnalité dominante, ses plaisanteries entre les chansons amusant le public autant que les chansons elles-mêmes. En outre, Rafferty commençait à développer un style distinctif en tant que chanteur-guitariste et auteur-compositeur, ce qui engendra des tensions entre lui et Harvey qui quitta le groupe en 1970. Rafferty et Connelly continuèrent ensemble sur deux autres albums, mais leurs relations finirent par se dégrader. Les disques se vendaient bien, et les concerts attiraient de plus en plus de monde. Mais, Rafferty constatant que les blagues de Connelly prenaient plus d’importance dans leurs concerts que la musique qu’il écrivait, ils se séparèrent en 1971.

Transatlantic ne voulait pas renoncer à l’un de ses principaux chanteurs. Rafferty sortit son premier album solo sur ce label cette année là. Can I Have My Money Back? était un album folk-pop mélodieux, sur lequel Rafferty employait les talents vocaux d’un ami de vieille date, Joe Egan. Le LP recueillit de bonnes critiques mais ne se vendit pas.

De ces sessions, cependant, Rafferty et Egan créèrent les bases de Stealers Wheel, l’un des groupe pop-rock les plus prometteurs (et enrichissants) du milieu des années 1970. Le premier album du groupe fut un succès, notamment le single “Stuck In The Middle With You”. Mais le groupe se sépara en 1975, ce qui fut le début pour Rafferty, d’une difficile bataille juridique de trois ans avec ses producteurs et sa maison de disque qui ne voulaient pas le lâcher.

City To City (1978) : Enfin, en 1978, Rafferty fut libre d’enregistrer à nouveau, et il signa chez United Artists Records. Cette année, il enregistra City To City, un album superbe qui resta classé très longtemps dans les charts aux U.S.A. grâce au succès de la chanson “Baker Street”. “Je savais que j’avais écrit quelques bonnes chansons, alors j’ai appelé Hugh Murphy et nous avons enregistré à Chipping Norton. Je me souviens avoir pensé que je serais heureux si City to City se vendait à 50.000 exemplaires”, se souvient-il modestement. Il en a vendu cinq millions et demi, et son génie a accouché de la meilleure chanson pop de l’année 1978 avec Baker Street et certainement de l’intro de sax la plus mémorable tous les temps. La chanson elle-même était un chef-d’œuvre de la production pop, avec une mélodie centrale obsédante, sa voix mystérieuse et ardente soutenue par une basse en retrait, des claviers sobres, et le fameux solo du saxophoniste Raphael Ravenscroft qui enregistrait alors pour Pink Floyd dans le studio d’à côté, et qui vint remplacer avec bonheur le guitariste absent ; certes, ce riff est inspiré par celui du morceau “Half a Heart” de Steve Marcus, mais il est tellement bien interprété par Ravenscroft qu’on le lui pardonnera! Les paroles non plus ne sont pas en reste, puisqu’elles évoquent les tourments de Rafferty à cette époque (le procès avec ses anciens producteurs qui bloque sa carrière musicale, l’obligation de vivre dans le centre de Londres, mégalopole anonyme trop éloignée de son Ecosse natale, le blues et les excès d’alcool qui s’en suivent, mais la lumière qui apparait au bout du tunnel (l’enregistrement d’un nouveau disque et le succès à venir). Ce tube, dont Serges Gainsbourg disait qu’il était la plus belle chanson pop jamais enregistrée, a dominé les ondes pendant des mois en 1978, manquant de peu la première place en Angleterre, mais se vendant à des millions d’exemplaires et cumulant un nombre considérable d’heures de passage en radio. L’éditeur, la maison de disques et le producteur, tout le monde était ravi, jusqu’à ce qu’il soit devenu clair que Rafferty – qui avait un caractère solitaire et iconoclaste – n’allait pas faire de tournée aux U.S.A. pour soutenir l’album.

Night Owl (1979) : Son prochain album, Night Owl (1979), fit également un bon parcours et obtint de bonnes critiques, mais l’élan qui avait conduit City to City au statut de best-seller n’était pas là. Malgré cela, la chanson éponyme et l’inoubliable “Get It Right Next Time”, ont tous les deux obtenu un très grand succès de l’autre côté de l’Atlantique où le son de Rafferty très orienté FM était parfaitement adapté aux oreilles américaines. Avec très peu de soutien promotionnel, Night Owl a atteint 2,5 millions d’unités vendues, ce qui est une prouesse.

Inévitablement, cet album devait être le tournant de sa carrière. Financièrement sécurisé, Gerry Rafferty sort Snakes and ladders (1980). Après avoir perdu l’envie de fabriquer des tubes, il s’est enfermé dans le studio de George Martin à Montserrat et a livré une de ses meilleures polémiques sociopolitiques dans “The Garden of England”, ainsi que “Bring It All Home”.

Mais si “The Garden of England” résume le mieux l’humour de Gerry Rafferty dans Snakes and Ladders , une chanson intitulée “The Right Moment” enregistrée sur l’album suivant Sleepwalking (1982) est celle que l’artiste considère être l’une des meilleures qu’il ait jamais écrite. Le disque n’a pas marché commercialement, mais il demeure néanmoins l’un de ses meilleurs.

Travaillant une fois de plus avec le coproducteur Hugh Murphy, l’album North And South (1988) en résultant a montré un retour de l’auteur à sa période créative. Le titre autobiographique s’inspire de nouveau de la dichotomie entre les années de vie à Londres et autour de Londres et à son besoin de rester en contact avec ses racines celtiques.

On A Wing And A Prayer (1992) : a été ignoré par le public, bien que les critiques l’aient aimé (et moi aussi).

Over My Head (1994): était une tentative de reconsidérer son propre passé en repensant quelques chansons de Stealers Wheels.

One More Dream – The Very Best of (1995) : est une superbe compilation de Gerry Rafferty contenant ses meilleures chansons remixées, en particulier “Baker Street”, “Night Owl”, “Right Down The Line”, “Stuck In The Middle With You” et bien-sûr d’autres moins connues qui méritent l’écoute dont “Over My Head” tirée de l’album éponyme sorti en 1994. Cet excellent aperçu de la carrière de l’artiste, remporta un certain succès commercial.

Another World sort en 2000 sur le label Hypertension. Sa couverture est réalisée par J. Patrick Byrne, le concepteur graphique de la pochette des albums City to City, Night Owl, et Snakes and Ladders.

En 2009, Rafferty sort son dernier album Life Goes On. Il est en mauvaise santé mais le grain de sa voix caractéristique est toujours aussi superbe.

En novembre 2010, Rafferty est admis à l’hôpital de Bornemouth (Dorset), suite à une grave défaillance hépatique. Il y meurt le 4 janvier 2011 à l’âge de 63 ans d’une maladie du foie.

Pour en savoir plus : Article 1 – Article 2

Discographie : 

1971 : Can I Have My Money Back
1978 : City to City
1979 : Night Owl
1980 : Snakes and Ladders
1982 : Sleepwalking
1988 : North and South
1992 : On a Wing and a Prayer
1994 : Over My Head
2000 : Another World

Compilations :

1991 : Right Down the Line: The Very Best of Gerry Rafferty
1995 : One More Dream: The Very Best of Gerry Rafferty 
2006 : Days Gone Down: The Anthology: 1970-1982
2009 : Life Goes On

Voir sur YouTube : “Gerry Rafferty – Baker Street (UK)” par Gerry Rafferty , “Gerry Rafferty – Night Owl” par Gerry Rafferty et “Gerry Rafferty – Over my head” par Ury Ivanov

Album – The Cars – Greatest Hits (1985)

Certes, Blondie a obtenu une série estimable de succès placés numéro un, de même Talking Heads a reçu les faveurs de la critique, il n’empêche que ce sont les Cars ont été la plus grande révélation des groupes de la nouvelle vague américaine qui émergèrent à la fin des années 70. Avec leur pop rock élégant et mécanique, le groupe a accumulé une succession impressionnante d’albums de platine et de singles classés au Top 40 U.S. ce qui en a fait l’un des groupe de rock les plus populaires de la fin des années 70 et du début des années 80. Alors qu’ils étaient plus commercialement orientés que leurs pairs de New York, les Cars ont néanmoins été inspiré par le proto-punk, le garage rock et la pop bubblegum. La différence était dans l’emballage. Là où leurs pairs étaient aussi inspirés par l’art que par la musique, les Cars étaient strictement un groupe de rock & roll, et alors que leur musique sonnait parfois différemment du consensus rock de l’époque, ils avaient assez de piment pour qu’on passe leurs albums sur la FM. Néanmoins, les Cars sont restés un groupe New Wave, reprenant certaines spécificités du Velvet Underground, de David Bowie et de Roxy Music. Les voix de Ric Ocasek et Ben Orr rappelaient l’insouciant flegme de Lou Reed, tandis que la rythmique insistante du groupe n’était pas sans évoquer la hargne d’Iggy Pop. De plus, les Cars ont suivi la direction de Roxy Music en ce qui concerne les pochettes d’album artistiques notamment quand l’artiste Alberto Vargas a conçu une illustration sexy de style pin-up pour la couverture de leur deuxième album, Candy-O. Des couverture similaire sont devenues la signature visuelle du groupe jusqu’en 1984, alors que le groupe fait une série de vidéos sur Heartbeat City. Les vidéos de “You Might Think”, “Magic” et “Drive” sont devenues des tubes accrocheurs sur MTV, élevant les Cars au rang de superstar.

Le groupe : 

Ric Ocasek (guitare, voix) et Ben Orr (basse, chant) ont collaboré pendant plusieurs années avant de former les Cars en 1976. Ocasek a commencé à jouer de la guitare et à écrire des chansons à l’âge de dix ans. Après avoir brièvement fréquenté le Collège Antioche et l’Université d’Etat de Bowling Green, il a abandonné l’école et déménagé à Cleveland où il a rencontré Orr. Les deux musiciens ont commencé à écrire des chansons et à créer des groupes à Cleveland, à New York City, à Woodstock, et à Ann Arbor avant de s’installer à Cambridge, Massachusetts au début des années 70. En 1972, les deux musiciens étaient le noyau d’un trio folklorique nommé Milkwood. Le groupe sort un album chez Paramount Records à la fin de 1972 qui est ignoré. En 1974, Ocasek et Orr forment le groupe Cap’n Swing, avec Elliot Easton comme lead guitar. Cap’n Swing devient populaire à Boston, mais le groupe se sépare en 1975. Ocasek, Orr et Easton forment un nouveau groupe appelé les Cars en 1976 en s’adjoignant l’ancien batteur des Modern Lovers, Dave Robinson et le claviériste Hawkes.

The Cars (1977) :  Les Cars ont envoyé la bande de démonstration de “Just What I Needed” à l’influente station de radio WBCN de Boston et elle devient rapidement la chanson la plus demandée de la station. Tout le reste de 1977, les Cars jouent dans des clubs de Boston, et à la fin de l’année ils signent chez Elektra. Le premier album éponyme du groupe apparait à l’été 1978 et il remporte un grand succès grâce aux singles “Just What I Needed” (27ème), “My Best Friend’s Girl” (35ème) et “Good Times Roll” (41ème). Les Cars restent dans les charts pendant plus de deux ans et demi, retardant la sortie du deuxième album du groupe. Le premier album se vend à 6.000.000 d’exemplaires.

Candy-O (1979) : Enregistré au début de 1979, Candy-O ne sort que pendant l’été. L’album est un succès instantané, grimpant rapidement au numéro trois sur les charts et devient album de platine deux mois après sa sortie. Grâce au Top Ten Hit “Let’s Go”, il lance définitivement le groupe sur l’orbite du succès.

Panorama (1980) : Peut-être en réaction au succès rapide des Cars, le groupe explore des territoires plus ambitieux sur Panorama en 1980. Bien que l’album ne soit pas un aussi grand succès que ses prédécesseurs, il culmine néanmoins à la cinquième place du top album et devient album de platine.

Shake It Up (1981) : Les Cars sortent leur quatrième album, Shake It Up, à l’automne de 1981, et il devient rapidement disque de platine.
Après le succès de Shake It Up, le groupe enregistre la bande sonore du court métrage Chapter-X, puis prend un congé prolongé. Ocasek sort son album solo Beatitude en 1982. Les Cars se réunissent de nouveau en 1983 pour enregistrer leur cinquième album.

Heartbeat City (1984) : Soutenu par une vidéo animée par ordinateur, le premier single de l’album, “You Might Think”, devient un hit du Top Ten et propulse Heartbeat City à la troisième place des charts. Trois autres Top 40 singles – “Magic” (12ème), “Drive” (3ème) et “Hello Again” (20ème) – sortent plus tard dans l’année, et l’album devient triple disque de platine à l’été 1985.

Greatest Hits (1985) : À la fin de l’année, le groupe sort un Greatest Hits, qui présente deux nouveaux singles à succès, “Tonight She Comes” et “You Are the Girl”.

Door to Door (1987) : En 1987, le groupe sort son septième album, Door to Door. L’album remporte un succès modéré; seul le single “You Are the Girl”, atteint la 17ème place. Les Cars annoncent leur séparation en février 1988. Tous les membres ont poursuivi des carrières en solo, mais seulement Ocasek a publié des albums avec régularité. Dans les années 90, il est devenu un producteur de rock très recherché, ayant travaillé avec Weezer, Bad Religion, Black 47, Hole, Guided by Voices, No Doubt, Nada Surf, Johnny Bravo, D, Jonathan Richman, les Wannadies, et les anciens membres de Suicide (Alan Vega et Martin Rev. Easton) réapparu plus tard avec Creedence Clearwater Revisited, pendant que, malheureusement, Orr perd sa bataille contre un cancer du pancréas et décède le 3 octobre 2000.

Complete Greatest Hits (2002) : Après sa mort, quelques nouveaux enregistrements de Cars sont apparus sur le marché, y compris le concert DVD Live (enregistré à l’origine en Allemagne en 1979, et présentant une interview avec le groupe peu de temps avant la mort d’Orr), leur album de débuts auto-intitulé et une collection de hits plus complète intitulée Complete Greatest Hits. Au début de 2002, Ocasek travaille à la mise en place d’un film documentaire des Cars, composé de séquences backstage et de clips promotionnels inédits que le groupe a filmé lui-même. Il continue à travailler sur des matériaux solo, notamment Nexterday en 2005 aux critiques flatteuses. Pendant ce temps, Greg Hawkes et Elliot Easton ont fait équipe avec Todd Rundgren pour former le New Cars, un supergroupe pop dont le répertoire incluait les chansons en solo de Rundgren, les hits passés des Cars et un nouveau matériel. The New Cars a tourné avec Blondie en 2006 et a sorti un disque, l’album de concert It’s Alive !, avant que Rundgren ne reprenne sa carrière solo l’année suivante.

Move Like This (2011) : En 2010, les Cars se réunissent officiellement pour la première fois depuis deux décennies, Orr, décédé dix ans plus tôt étant le seul absent. Travaillant avec le producteur Jacknife Lee, ils prennent résidence temporaire dans un studio d’enregistrement à Millbrook, New York, et sortent Move Like This en 2011. Accueilli par des critiques positives, Move Like This rentre au Hit parade et culmine à la septième place à sa sortie tandis que le groupe fait une brève tournée promotionnelle.

Voir sur YouTube : “The Cars – Drive (OFFICIAL MUSIC VIDEO)” et “The Cars – Magic (OFFICIAL MUSIC VIDEO)” par RHINO

Album – Etienne Daho – Tombé pour la France (1985)

Combinant le surf pop de style West Coast, le rock urbain du Velvet Underground et le romantisme de la chanteuse française Françoise Hardy, le chanteur et écrivain Etienne Daho s’est emparé de la scène rock européenne comme une tornade. Ses albums se transforment constamment en disques d’or ou de platine et il fait partie des rares chanteurs pour qui un hommage de reprises enregistrées par divers artistes de la scène française contemporaine est sorti de leur vivant (“Tombés pour Daho”, sortie le 25 février 2008. Le titre fait référence au tube “Tombé pour la France”). Sur cette compilation, les artistes choisis sont des chanteurs faisant référence à la pop music anglo-saxonne que revendique Daho. Certains de ces artistes ont d’ailleurs collaboré avec lui dans le passé (Daniel Darc, Elli Medeiros, Jacno, Arnold Turboust).

Son père était un militaire français et sa mère une chimiste, mais Daho a été élevé par ses grands-parents qui géraient un bar-épicerie dans la région d’Oran pendant la guerre d’Algérie. A cette époque, les enregistrements de Sylvie Vartan et Françoise Hardy diffusé sur le juke-box du magasin l’inspirent à rêver de devenir chanteur. S’établissant avec sa famille à Rennes en 1965, Daho continue d’élargir ses influences musicales pour inclure le rock britannique des Beatles et des Rolling Stones et le art rock de David Bowie, Roxy Music et du Velvet Underground. Il visite Londres pour la première fois en 1966 et il revient épris de la scène musicale florissante de la ville britannique.

Mythomane (1981) : De retour à Rennes, Daho travaille comme surveillant à l’université de la ville. Quand il organise un concert à l’école, mettant en vedette les groupes de rock Stinky Toys et Marquis de Sade le 20 décembre 1978, Daho a sans le savoir franchi les premières étapes menant à l’essor de sa carrière musicale. Elli Medeiros et Jacno de Stinky Toys l’encouragent à continuer d’écrire et à chanter, tandis que le guitariste de Marquis de Sade, Frank Darcel, le prend sous son aile, l’aidant à apprendre les subtilités du professionnalisme musical. Quand Daho fait ses débuts au festival de rock des Transmusicales en juin 1979, Darcel et d’autres membres du Marquis de Sade l’accompagnent. Après avoir sorti un single, “Cowboy”, Daho signe chez Virgin France. Son premier album , Mythomane, sort en 1980 ; il est produit par Jacno et met en vedette des musiciens de Marquis de Sade ; il ne marche pas mais il deviendra disque d’or lors de sa réédition, 15 ans plus tard.

Le Grand Sommeil (1982) : Jouant dans les clubs de Rennes avec le chanteur français Arnold Turboust, Daho commence à attirer l’attention. Il passe sur les radios FM récemment débarquées sur le paysage radiophonique avec ses singles “Le Grand Sommeil” et “Sortir ce Soir”; il sort son deuxième album en 1984, La Notte la Notte, avec le single “Weekend à Rome”. Même s’il montre des signes d’un avenir prometteur, ses ventes sont faibles à côté de celle de ses prochains disques “Tombé pour la France” et “Pop Satori”.

Tombé Pour la France (1985) : Tombé pour la France est une chanson d’Étienne Daho, paru sur le mini-album éponyme en 1985, puis intégré à l’album Pop Satori, l’année suivante. C’est le premier single de Daho à figurer au Top 50 sur lequel il se classe durant dix-neuf semaines consécutives de juillet à novembre 1985, dont une à la treizième place, devenant un tube ouvrant la voie à la « dahomania ». Le clip qui fut souvent diffusé sur MTV avec une erreur d’annonce dans le titrage à l’écran (Tombé pour la femme…) est réalisé par Jean-Pierre Jeunet.

Pop Satori (1986) : En 1986 l’abum Pop Satori remporte aussi un grand succès avec les singles “Epaule Tatoo” et “Duel au Soleil”.

Pour Nos Vies Martiennes (1988) : est certifié or (avec des ventes de plus de 100.000 exemplaires) le jour de sa sortie en Juin 1988. C’est le quatrième album d’Étienne Daho paru le 1er juin 1988. Quatre singles sont extraits de cet album : “Bleu comme toi”, “Des heures hindoues”, “Caribbean Sea” et “Stay with me”. Le succès continue avec Live ED enregistré au Zénith de Paris fin janvier 1989, qui est vendu plus de 250 000 exemplaires.

Paris Ailleurs (1991) : En 1991, Daho enregistre son cinquième album, Paris Ailleurs, un hommage aux labels Motown et Stax. Les précommandes de l’album sont si importantes que l’album est certifié disque d’or avant sa sortie et qu’il atteint le statut de platine avec des ventes de plus de 500 000 exemplaires. Quatre ans plus tard, il est encore dans les charts avec une reprise de “Mon Manège à Moi” d’Edith Piaf, tandis que le groupe pop britannique Saint Etienne occupe les Hits Parades britanniques avec “He’s on the phone”, une reprise en anglais de “Weekend à Rome.” Alors que lors de sa sortie en 1994, Daholympia est vendu à moitié moins d’exemplaires que Paris Ailleurs, Daho reprend l’élan de ses premiers albums avec la sortie d’Eden en 1996. Corps et Armes sort en 2000 et est suivi trois ans plus tard par Reevolution.

Daho a toujours cherché de nouvelles voies pour sa créativité. Il est apparu dans le film “Désordre” d’Olivier Assayas et a reçu une récompense européenne pour sa vidéo de 1987 “Epaule Tattoo”. En plus d’écrire des chansons ou d’accompagner des artistes (Jacques Dutronc, Charlotte Gainsbourg, Alain Bashung, Françoise Hardy, Jane Birkin, Air, Brigitte Fontaine, Jacno, Jeanne Moreau, Vanessa Paradis, Catherine Deneuve, Dani, Lio, Lou Doillon, Debbie Harry ou encore Marianne Faithfull), Daho a produit des enregistrements pour Les Valentins et Sylvie Vartan. Il a joué dans une production théâtrale de Jean Genet, “Condamné à mort”, au Théâtre Molière à Paris. Françoise Hardy est restée une influence majeure pour le musicien Daho à tel point qu’en 1986, Daho s’étaient associé à Jérôme Soligny pour écrire sa biographie “Superstar et ermite”.

Discographie : 

1981 : Mythomane (Disque d’Or)
1984 : La Notte, la notte (Disque de Platine)
1985 : Tombé pour la France
1986 : Pop Satori (Disque de Platine)
1988 : Pour nos vies martiennes (Disque de Platine)
1991 : Paris Ailleurs (Disque de Platine)
1995 : Reserection
1996 : Éden (Disque d’ Or)
2000 : Corps et Armes (Disque d’Or)
2003 : Réévolution (Disque d’Or)
2007 : L’Invitation (Disque de Platine)
2010 : Le Condamné à mort (avec Jeanne Moreau)
2013 : Les Chansons de l’innocence retrouvée

Voir sur YouTube : “Etienne Daho – Tombé pour la france Son HD” par atomixb ; “Etienne Daho – Epaule Tatoo” par MySandertube ; “Etienne Daho – Des heures hindoues – Clip officiel” ; “Etienne Daho – Des attractions désastre – Clip officiel” et Etienne Daho – Saudade – Clip officiel  par Etienne Daho – Dahofficial

Album – Dire Straits – Brothers in Arms (1985)

Le groupe : 

Dire Straits émerge au cours de l’époque post-punk de la fin des années 70, et avec un son minimaliste et dépouillé, il fait revivre les racines du pub rock ; mais là où le pub rock célébrait les bons moments, Dire Straits prit des accents plutôt mélancoliques. Dirigé par le guitariste/chanteur Mark Knopfler, le groupe construit un son calqué sur le blues-rock très “laid back” de J.J. Cale, tout en prenant parfois des inflexions jazz ou en se plongeant dans le rock progressif. Au fur et à mesure de leur carrière, Dire Straits est devenu plus raffiné et cette nouvelle maturité a coïncidé avec la montée de MTV et l’émergeance de l’industrie du compact disc. Ces deux révolutions musicales du milieu des années 80 ont contribué à l’avènement du cinquième album de Dire Straits, “Brothers in Arms”, un blockbuster international. Le groupe, avec Eric Clapton, Phil Collins et Steve Winwood, est devenu l’un des leaders des rockers vétérans de la fin des années 80 qui ont charmé les oreilles des baby-boomers vieillissants.

Marc Knopfler (né le 12 août 1949) fut toujours la force maîtresse derrière Dire Straits. Fils d’un architecte, Knopfler a étudié la littérature anglaise à l’Université de Leeds et a brièvement travaillé comme critique de rock pour le Yorkshire Evening Post alors qu’il était étudiant. Il a commencé à enseigner l’anglais après son diplôme, jouant avec un groupe de pub rock la nuit. En 1977, Mark jouait avec son frère David (guitare) et son colocataire John Illsley (basse). Au cours de l’été 1977, le trio réalise une démo avec le batteur Pick Withers. Un DJ de Londres nommé Charlie Gillett entend la démo et diffuse “Sultans of Swing” sur son émission “Honky Tonkin” sur la BBC. C’est le début du succès. Suite à une tournée pour Talking Heads, le groupe commence à enregistrer chez Vertigo Records avec le producteur Muff Winwood au début de 1978. En été, ils signent chez Warner USA, et lancent leur premier album éponyme à l’automne. Grâce au hit “Sultans of Swing”, Dire Straits remporte un grand succès en Grande-Bretagne et en Amérique, et rentre dans le Top Ten des deux côtés de l’Atlantique.

Communiqué (1979), gagne le coeur des radios FM et ce deuxième album consolide leur public, tout en assurant la vente de trois millions d’exemplaires dans le monde. Alors que le groupe enregistre son troisième album, David Knopfler quitte le groupe pour poursuivre une carrière solo ; Il est remplacé par l’ancien membre du groupe “Darling”, Hal Lindes. Comme son prédécesseur, “Making Movies” fut un succès considérable en Amérique et en Grande-Bretagne. Le disque passe sur toutes les radios et sur MTV, notamment les hits “Romeo et Juliette” et “Skateaway”. Dire Straits sort deux ans plus tard l’album “Love Over Gold”. Cet album est plus expérimental, mais le single “Private Investigations”, devient numéro 2 au Hits du Royaume-Uni. Ce disque devient album d’or en Amérique et reste quatre semaines numéro un en Grande-Bretagne. Peu de temps après la sortie de “Love Over Gold”, l’ancien batteur Terry Williams remplace Withers.

En 1982, Knopfler entame une carrière musicale en dehors de Dire Straits en écrivant la bande son du film de Bill Forsyth “Local Hero”. Au printemps de 1984, le groupe sort le double album live “Alchemy” et à la fin de l’année, ils commencent à enregistrer leur cinquième album studio avec leur nouveau claviériste, Guy Fletcher. “Brothers in Arms” est l’album révolutionnaire de Dire Straits, qui transforme le groupe en stars internationales.

L’album : 

29 Millions d’exemplaires vendus. Troisième best-seller de tous les temps au Royaume-Uni. Premier album à inonder le marché du CD : Brothers In Arms est un phénomène à tous les niveaux. Sa production a mis la barre très haut pour toute la musique à venir, ses chansons et vidéos sont devenus presque toutes des tubes. Mais il a également faillit détruire le groupe. Épuisés par le gigantisme de la tournée Brothers In Arms (248 concerts donnés dans 117 villes entre avril 1985 et avril 1986), les membres du groupe décidèrent en 1986 de faire une pause, occasion pour Knopfler de travailler sur d’autres projets. Mais, malgré les tournées incessantes et les quantités d’heures considérables d’enregistrement en studio, l’enthousiasme de Mark Knopfler pour la perfection n’a jamais diminué, et trente ans plus tard, il fait encore écho sur les radios du monde entier.

Brothers in Arms a mené les penchants atmosphériques, jazz-rock de “Love Over Gold” vers un contexte pop et il en résulte un best-seller international. Bien sûr, le succès de “Brothers in Arms” a été considérablement renforcé par la vidéo animée par ordinateur de “Money for Nothing” dans une attaque sardonique contre MTV. Mais ce qui a permis cette vente record était aussi le talent créatif pop-rock de Mark Knopfler. Justement, il est omniprésent dans “Money for Nothing” avec son riff de guitare inoubliable (on notera l’apparition du chanteur Sting dans le refrain et les chœurs), dans “Walk of Life” qui est une variation au tempo aussi accrocheur que “Sultans of Swing”, dans la mélodie nostalgique du bluesy “So Far Away”, dans le jazzy “Your Latest Trick”, ainsi que dans le fantastique titre éponyme qui est une dénonciation virulente de la guerre, avec un son très Pink Floyd et l’utilisation parfaite de l’orgue Hammond. “Brothers in Arms” est l’un de leurs albums les plus concentrés et accomplis, et au sens strictement pop, c’est cet une perle de la création musicale des années 80.

L’après Brothers in Arms:

Knopfler produit les disques de Randy Newman et Joan Armatrading, part en tournée avec Eric Clapton et enregistre un duo avec Chet Atkins (Neck and Neck, 1990). En 1989, il forme le groupe Country-Rock Notting Hillbillies dont le seul album, “Missing … Presumed Have a Good Time”, est un succès britannique lors de son lancement au printemps 1990.

“On Every Streets” : En 1990, Knopfler reforme Dire Straits, qui compte maintenant Illsley, Clark, Fletcher et divers musiciens de session. Le groupe sort “On Every Street” à l’automne 1991. L’abum devient disque de platine en Amérique mais ne rentre pas au Top 40 britannique où il échoue à générer un hit single. De même, la tournée est une déception, avec de nombreux billets invendus aux États-Unis et en Europe. Une fois la tournée terminée, l’album live “On the Night” sort au printemps 1993. Le groupe se sépare officiellement en 1995, avec un Mark Knopfler au bout du rouleau qui déclare « ne plus vouloir entendre parler de Dire Straits pendant au moins 10 ans ! » En 1996, Knopfler lance sa carrière solo avec l’album “Golden Heart”.

Discographie :

1978 : Dire Straits (Vertigo Records)
1979 : Communiqué (Vertigo Records)
1980 : Making Movies (Vertigo Records)
1982 : Love over Gold (Vertigo Records)
1984 : Alchemy
1985 : Brothers in Arms (Vertigo Records)
1991 : On Every Street (Vertigo Records)
1993 : On the Night

Voir sur YouTube :  “Dire Straits – Brothers In Arms” ; “Dire Straits – Money For Nothing” ; “Dire Straits – Walk Of Life” et “Dire Straits – Sultans Of Swing (Alchemy Live)” par DireStraitsVEVO

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