Disque – Jacques Dutronc – Et moi, et moi, et moi (1966)

Jacques Dutronc, né le 28 avril 1943 à Paris, est un chanteur, compositeur et acteur français. Comme chanteur, avec le parolier Jacques Lanzmann, il a interprété les succès “Et moi, et moi, et moi”, “Les playboys”, “Les Cactus”, “J’aime les filles”, “Il est cinq heures, Paris s’éveille”, “L’Hôtesse de l’Air” et “Gentleman Cambrioleur”. En 1973, Jacques Dutronc entame une carrière d’acteur de cinéma, avec Antoine et Sébastien de Jean-Marie Périer. Il tourne par la suite pour Claude Lelouch, Andrzej Żuławski, Jean-Luc Godard, Jean-Pierre Mocky, Claude Chabrol et Maurice Pialat. Un César d’honneur lui est remis en 2005 pour l’ensemble de sa carrière au cinéma.

Les débuts :

À partir de 1958, Jacques Dutronc fréquente ce qui devient bientôt le lieu culte du rock français : le Golf-Drouot d’Henri Leproux. Dans ce club du 9ème arrondissement de Paris se produisirent de 1961 à 1981 plus de 6000 groupes amateurs et la plupart des artistes débutants du rock des années 1960-70 (français et étrangers), ainsi que des milliers d’inconnus qui ont tenté leur chance sur la petite scène le vendredi soir devant un public averti. C’est là qu’il retrouve d’autres copains, futurs confrères et concurrents : Long Chris, Dany Logan, Johnny Hallyday et Eddy Mitchell.

Dessinateur, guitariste, assistant de directeur artistique, compositeur, puis chanteur, Jacques Dutronc participe au début de l’époque yéyé en étant guitariste dans le groupe El Toro et les Cyclones, et rencontre de présentes ou futures vedettes à l’occasion de prestations de son groupe. C’est ainsi qu’il compose au début des années 1960 “Fort Chabrol”, un morceau qui sera un succès instrumental des Fantômes, pour qui il compose deux autres titres. José Salcy et Françoise Hardy reprennent ce titre qui devient avec des paroles “Le Temps de l’amour”, un des premiers hits de Françoise Hardy. Jacques Dutronc et son groupe, El Toro et les Cyclones, signent chez Vogue le 9 octobre 1961. Il est également guitariste d’Eddy Mitchell pendant cette période de manière ponctuelle. Après son service militaire, il devient co-directeur artistique des éditions Alpha de Jacques Wolfsohn, lui-même directeur artistique chez l’éditeur phonographique Vogue.

Le succès “Et moi, et moi, et moi” (1966) :

Jacques Wolfsohn, propose à Jacques Lanzmann, alors directeur du magazine Lui et romancier, d’écrire des chansons. Le 45 tours “Et moi, et moi, et moi” deviendra un des tubes de l’été 1966 (plus de 100.000 ventes), et les autres chansons connaitrons également un certain succès notamment “Mini, mini, mini”. Jacques Dutronc révèle au mensuel Salut les copains : « Ce qui a accéléré les choses pour le disque, c’est qu’étant dans la maison, je savais exactement à qui adresser mes demandes et à qui botter le cul pour que ça s’exécute ».

En 1966, son premier album sort chez Vogue. Il enchaîne les tubes, avec “Les Play-Boys”, “Les Cactus”, “J’aime les filles” ; en cette année de révélation, Jacques Dutronc assurera plus de 200 concerts à travers la France.

Autres albums remarquables :

Il est cinq heures (1968) : fait partie des séries des premiers 33 tours de l’artiste (entre 1966 et 1970) où on insère le disque dans la pochette après ouverture de celle-ci. Les titres de l’album comprennent l’ensemble des morceaux de trois 45 tours (4 titres) : “La Publicité”, “Il est cinq heures, Paris s’éveille” et “Le courrier du cœur”. Cet album comporte les premiers morceaux créditant Anne Ségalen comme coauteur des paroles. Son titre-phare, “Il est cinq heures, Paris s’éveille”, se classera N°5 en France, mais également N°3 aux Pays-Bas. C’est le flûtiste classique Roger Bourdin qui joue de la flûte dans ce morceau. On trouve également sur ce disque “Fais pas ci, fais pas ça”, qui sert aujourd’hui de générique musical à la série de télévision du même nom, ainsi que “Le plus difficile” (classé N°9 en France), et “Hippie hippie hourrah”, qui sera repris plus tard par le groupe Black Lips.

Guerre et pets (1980) : Cinq ans ont passé entre son précédent album, Jacques Dutronc et ce Guerre et Pets, qui est le premier des deux albums publiés par Gaumont Musique, après son départ de Vogue, son label depuis le début des années 1960. La majorité des textes de l’album sont écrits par Serge Gainsbourg, ami de Dutronc (qui venait de connaître un énorme succès avec Aux armes et cætera), qui lui concocte le fameux “L’Hymne à l’amour (moi l’nœud)”. Jacques Lanzmann, jusqu’alors auteur exclusif des chansons – et pour la plupart des tubes – de Dutronc, ne participe qu’à l’écriture de deux chansons (“La Vie dans ton rétroviseur” et “Manque de tout”). Dutronc reprend un titre qu’il a composé pour sa compagne Françoise Hardy dix-huit ans plus tôt : “Le Temps de l’Amour”. Guerre et Pets, disque d’or, s’est vendu à 168.000 exemplaires.

Discographie :

1966 : Et moi, et moi, et moi
1968 : Il est cinq heures
1969 : L’Opportuniste
1970 : L’Aventurier
1971 : Jacques Dutronc
1972 : Jacques Dutronc
1975 : Jacques Dutronc (Gentleman Cambrioleur)
1980 : Guerre et pets
1982 : C’est pas du bronze
1987 : C.Q.F.D…utronc
1995 : Brèves Rencontres
2003 : Madame l’existence

Voir sur YouTube : Jacques Dutronc “Et moi, et moi, et moi” (live officiel) ; Jacques Dutronc “Il est cinq heures Paris s’éveille” ; “Jacques Dutronc “Gentleman cambrioleur” (live officiel)” par Archive INA ; “JACQUES DUTRONC – MERDE IN FRANCE” par Ringard Willycat

https://www.youtube.com/watch?v=iRIxIXheO5k

Oldtimer – Lamborghini 400 GT 2+2 (1966-68)

Ferruccio Lamborghini s’est établi constructeur d’automobiles parce qu’il ne trouvait aucun modèle sur le marché qui soit à son goût : il rêvait d’une GT qui joindrait les performances d’une Ferrari au raffinement d’une Rolls-Royce. Cette ambition, il la réalisa avec la 400 GT. Celle-ci était une version améliorée de la 350 GT, la première Lamborghini.

De nombreuses innovations et plusieurs versions : 

En 1965, afin de relancer l’intérêt pour sa voiture, Lamborghini équipe la 350 GT d’un moteur dont la cylindrée est portée à 3929 cm3 et la puissance à 320 ch. Ce modèle est baptisé 400 GT. Il dispose de la même carrosserie. Vingt exemplaires avec une carrosserie en acier sont produits, plus trois avec une carrosserie en aluminium, soit 23 exemplaires au total. Cette version ne doit pas être confondue avec le modèle Lamborghini 400 GT 2+2 qui est totalement différent.

Cette 2+2 équipée d’un nouvel habitacle est identifiable par sa custode différente, munie d’une vitre plus petite, et par sa calandre à quatre phares. Contrairement à la 350, la carrosserie n’est plus en aluminium mais en acier. Ses dimensions sont d’ailleurs différentes, la longueur passe de 4500 à 4640 mm, le réservoir de 80 litres est en une seule pièce et non plus en deux parties.

La 400 GT 2+2 reçoit un bon accueil de la presse qui va avoir enfin la possibilité de juger pleinement ce qu’est une Lamborghini. Son châssis sert de base à deux carrosseries spéciales. La première, baptisée Monza 400, est due à Neri et Bonaccini qui ont donné à la Lamborghini de faux airs de Ferrari. La deuxième 400 spéciale est plus marquante, car il s’agit de l’une des toutes premières réalisations de Touring. Le carrossier lui a donné l’appellation déjà utilisée de Flying Star. C’est une sorte de break sportif dont le dessin de la partie frontale rappelle les études destinées au châssis TP 400.

Une GT raffinée qui remporta un certain succès :

Avec la 400 GT, Ferruccio Lamborghini tenait enfin cette grande routière discrète, efficace et suprêmement civilisée dont il rêvait. La clientèle fut de son avis puisqu’avec 400 exemplaires vendu en un peu plus de deux ans, la 400 GT fut le premier succès commercial de la marque.

Caractéristiques Techniques : 

Moteur : Type: 12 cylindres en V à 60° en position longitudinale AV ; Alimentation : 6 carburateurs double-corps Weber ; Cylindrée : 3929 cm3 ; Puissance : 320 ch à 6500 tr/mn.
Transmission : Roues AR ; Boîte de vitesses : 5 manuelle.
Dimensions et Poids : Longueur : 4,64 m ; Largeur : 1,73 m ; empattement : 2,55 m ; Poids : 1500 kg.
Performances : Vitesse maxi : 250 km/h ; 0 à 100 km/h: 7″.

Cote actuelle : à partir de 380.000 €.

Film – Blow Up (1966)

L’intrigue du film évoque 24 heures de la vie d’un photographe de mode glamour, Thomas (David Hemmings), inspirée par celle d’un vrai photographe de la revue “British Vogue” (dont le siège est à Londres), David Bailey. Ce film, réalisé par Michelangelo Antonioni, a son scénario basé sur la nouvelle “Las babas del diablo” (Les Fils de la Vierge) de Julio Cortázar.

L’histoire :

Dans la première scène, Thomas se réveille après avoir passé la nuit dans une maison de repos où il a pris des photos pour un recueil artistique qu’il va éditer. Il est en retard pour une séance photo avec Veruschka von Lehndorff (jouant son propre rôle) dans son studio, ce qui le retarde ensuite pour une séance avec d’autres modèles plus tard dans la matinée. Il s’ennuie et s’éloigne, laissant les modèles et le personnel de production dans l’embarras. Alors qu’il quitte le studio, deux adolescentes qui aspirent à devenir mannequin, une blonde (Jane Birkin) et une brune (Gillian Hills) demandent à lui parler, mais le photographe les ignore et s’éloigne pour se rendre dans un magasin d’antiquités.

Errant dans le parc Maryon, il prend des photos de deux amants en train de flirter. La femme (Vanessa Redgrave) est furieuse d’être photographiée et demande à Thomas de lui remettre le négatif, mais il refuse. Quand elle s’en va rejoindre son petit ami qui est parti, Thomas la poursuit et la prend en photo en train de courir.

Thomas déjeune avec son agent et remarque un homme qui le suit et regarde dans sa voiture. De retour dans son studio, la mystérieuse femme du parc arrive pour demander le négatif photographique, mais il refuse de le lui donner. La femme se présente comme s’appelant “Jane” et tente de séduire Thomas en enlevant son haut pour l’inciter à remettre le film et les négatifs. Thomas accepte sans aller plus loin, mais il tend délibérément à Jane un autre rouleau de négatif vierge inutilisé. Elle écrit à son tour un numéro de téléphone et le lui donne.

Après le départ de Jane, Thomas commence à développer les photos qu’il a prises ce jour-là. Ses nombreux agrandissements (le mot se dit “Blow Up” en anglais) du négatif en noir et blanc sont granuleux mais il trouve quelque chose d’étrange. Dans les photos de Maryon Park, Thomas distingue un homme se cachant dans les buissons près de Jane et de son petit ami et en les agrandissant, il voit qu’il tient une arme à feu (c’est le même homme qu’il a vu en train de scruter sa voiture plus tôt dans la journée). Dans les plans où Jane est en train de le fuir alors qu’il la prend en photo, Thomas remarque également quelque chose au sol, qui semble être un corps dans l’herbe. Le photographe a l’impression qu’il vient d’assister à un meurtre. Thomas est dérangé par un coup à la porte, mais ce ne sont que les deux filles qui reviennent et s’offrent à lui. Après leur départ, à la tombée de la nuit, Thomas retourne au parc pour enquêter et trouve un cadavre (l’amant mort de Jane), mais il n’a pas apporté son appareil photo. Il ne tarde pas  sur l’endroit et fuit, effrayé par un craquement dans les feuillages…

Le film fit scandale à sa sortie en Grande-Bretagne : en effet, c’est la première fois qu’on montrait dans un film britannique des corps féminins entièrement dénudés (en l’occurrence, ceux de Jane Birkin et de Gillian Hills). Mais bien vite, la critique est séduite par les qualités esthétiques du film, qui, sélectionné pour le festival de Cannes 1967 devient un des favoris, et remporte finalement la palme d’or.

Détails sur le film et son tournage :

Antonioni, réalisant son film à Londres, avait tenu à amener là-bas toute une équipe technique italienne, engendrant des frais de production considérables. Au bout du temps de tournage imparti, il s’entretient avec son producteur (et ami) Carlo Ponti, et lui fait valoir qu’il a besoin d’une rallonge de crédit pour terminer son film : il n’a pas encore tourné la scène centrale notamment, celle du meurtre. Commune à tous les cinéastes « à dépassement », l’habitude d’Antonioni est de ne jamais tourner au début les scènes importantes afin de faire pression sur le producteur le moment venu : cette fois, Carlo Ponti ne cède pas. Antonioni doit rentrer en Italie, et envisager le montage du film sans certaines des scènes essentielles à la compréhension du spectateur.

Les différentes scènes de parc sont principalement tournées à Maryon Park dans le quartier de Charlton Village, sud-est de Londres. Afin que la pelouse du parc où se promène le personnage de David Hemmings ressorte bien à l’image, Antonioni la fit recouvrir d’une couche de peinture verte. Dans la scène du club où Michael Palin des Monty Python fait une apparition, se produisent les Yardbirds avec Jimmy Page et Jeff Beck à la guitare (instrument qui ne survivra pas à sa prestation), ainsi que Keith Relf qui interprète la chanson “Stroll On”. Antonioni avait d’abord pensé aux Who et au Velvet Underground.

Le photographe de mode britannique John Cowan est l’auteur des photographies et le peintre britannique Ian Stephenson celui des peintures abstraites aperçues au début du film, dans le quartier de Notting Hill Gate. La peinture abstraite du studio de Thomas est du peintre britannique Alan Davie (1920-2014). Elle aurait disparu après le tournage du film. Les agrandissements en noir et blanc des photos du meurtre dans le parc ont été réalisés par Don McCullin, célèbre photographe de guerre, qui avait accompagné Antonioni durant les repérages.

Voir sur YouTube : “BLOW UP – Official Trailer (1966)” par CINEVIEW1

Rétroactu 1966 – Feuilleton TV : Corsaires et Flibustiers

Quelques évènements de l’année 1966 :

1er janvier : Il existe en France 566 supermarchés et hypermarchés, 1833 en 1971. 18.000 magasins vont disparaître de 1966 à 1973. Selon l’Insee, le salaire moyen est de 3480 francs (531 euros) pour un cadre supérieur, de 1760 francs (268 euros) pour un cadre moyen, 976 francs (149 euros) pour un employé, 1445 francs (220 euros) pour un contremaitre de l’industrie et 823 francs (125 euros) pour un ouvrier. Les salaires féminins sont toujours en moyenne, inférieur de 36 % aux salaires masculins.
11 janvier : Décès d’Alberto Giacometti (sculpteur et peintre suisse).
14 janvier : Début de l’affaire Ben Barka.
3 – 15 janvier : Conférence tricontinentale à La Havane (plus de 500 délégués) convoquée par Fidel Castro afin de créer un réseau de solidarité révolutionnaire entre les peuples du tiers monde.
17 janvier : Accident nucléaire de Palomares au large des côtes espagnoles.
24 janvier : Le vol 101 d’Air India s’écrase sur le mont Blanc.
1er février : Décès de Buster Keaton (acteur et cinéaste américain).
7 mars : La France se retire du commandement intégré de l’OTAN.
18 avril : Début de la Révolution culturelle en Chine.
12 avril : Les B-52 américains commencent à bombarder le Viêt Nam du Nord.
18 avril : Mao lance la révolution culturelle en Chine ; la formule est employée pour la première fois dans l’éditorial du Journal de l’Armée.
7 juin : Décès de Hans Arp (sculpteur, peintre et poète français).
28 juin : Coup d’État militaire en Argentine. Arturo Umberto Illia est renversé. Le général Juan Carlos Onganía prend le pouvoir, proclame la « Révolution argentine » (Revolución Argentina) et met sur pied un régime bureaucratique-autoritaire. Le général Juan Carlos Onganía devient Président de la Nation argentine le 29 juin.
2 juillet : Première explosion nucléaire française dans le Pacifique. Le parlement vote une loi règlementant l’installation d’antennes réceptrices de radiodiffusion.
23 juillet : Décès de Montgomery Clift (acteur américain).
6 août : Inauguration du Pont Salazar, à Lisbonne sur le Tage, alors le pont suspendu le plus long d’Europe, renommé après la Révolution des Œillets, le Pont du 25 avril.
29 août : À San Francisco (États-Unis), dernier concert du groupe britannique The Beatles qui abandonne la scène et les tournées.
1er septembre : Discours de Phnom Penh : le général de Gaulle condamne la politique américaine au Vietnam et les invite à retirer leurs troupes.
11 septembre : En voyage autour du monde, le général de Gaulle visite la Polynésie française et assiste à l’explosion d’une bombe atomique, dans l’atoll de Moruroa.
15 septembre : Mise à flot du « Resolution », premier sous-marin britannique équipé de 16 missiles Polaris.
28 septembre : Décès d’André Breton (poète et écrivain français).
4 novembre : Inondations catastrophiques à Florence et à Venise.
2 décembre : Réélection de U Thant comme secrétaire général de l’ONU.
15 décembre : Mort de Walt Disney (dessinateur, cinéaste et producteur américain).
16 décembre : Les Nations unies proclament le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques.
21 décembre : Signature de la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale (entrée en vigueur le 4 janvier 1969).

Feuilleton TV : Corsaires et Flibustiers :

Corsaires et Flibustiers ou Les Corsaires est un feuilleton télévisé français en 5 parties totalisant 13 épisodes de 26 minutes, diffusé du 24 septembre au 17 décembre 1966 sur la Première chaîne de l’ORTF.

Le feuilleton met en scène les aventures du capitaine Nicolas de Coursic (interprété par Michel Le Royer), au temps des corsaires et des flibustiers. C’est à Claude Barma, qui venait tout juste de réaliser Le Chevalier de Maison-Rouge que l’ORTF confie son projet de série inspirée des corsaires. Le tournage a lieu en 1966 sur le Lac de Garde, en Italie. Le générique a été composé par François Deguelt.

Voir sur YouTube : Corsaires et Flibustiers S01E01 par didieralbert ; 1966 : les maillots de bain en plastique | Archive INA

Oldtimer – Rolls-Royce Silver Shadow (1966-80) & Corniche (1971-86)

En 1965, pour l’année modèle 1966, Rolls-Royce accomplit un grand pas en présentant la Silver Shadow, à l’étude depuis 10 ans et dotée de caractéristiques modernes. Il était temps car, depuis le début des années 1960, la concurrence américaine et allemande avait fait vieillir les Silver Cloud II et III malgré l’introduction du moteur V8.

Un châssis monocoque : 

L’adoption d’une structure monocoque, rigide et légère à la fois, était une grande première chez Rolls-Royce qui avait longtemps considéré le châssis séparé comme plus silencieux et apte à recevoir des carrosseries spéciales. Mais ce n’était pas tout. La Silver Shadow offrait une nouvelle version V8 apparu sur les Siver Cloud II, quatre freins à disques, un conditionneur d’air et un habitacle étanche en légère surpression pour interdire toute entrée de poussière ou de fumée.

Des suspensions très efficaces : 

L’autre grand progrès se situait dans les suspensions indépendantes, accrochées à des sous-châssis isolés par du caoutchouc de l’habitacle. Les suspensions étaient complétées par un système de correction d’assiette hydraulique à haute pression fabriqué sous licence Citroën. Le circuit haute pression servait aussi à assister le freinage via un système moins brutal que sur Citroën.

Le coupé-cabriolet Silver Shadow (1967-71) :

Bien que devenue un grand classique maintenant, à sa sortie en 1965, les lignes de la Silver Shadow ne firent pas l’unanimité. Certains commentateurs qui soulignèrent sa ressemblance avec la Peugeot 403 née 10 plus tôt s’attirèrent d’ailleurs les foudres du constructeur. Une simple retouche pouvait cependant suffire à la transfigurer comme le démontrèrent ses versions coupé et cabriolet présentées en 1967, dessinées par Bill Allen et réalisées par Mulliner Park Ward. L’avant n’était pas modifié, mais les ailes arrières marquaient un élégant ressaut qui faisait toute la différence.

Une capote difficile à monter sur le cabriolet :

En version cabriolet, le dessin de la capote n’était pas moins soigné : la voiture se montrait aussi élégante que le coupé capote levée que capote baissée. Les premiers exemplaires n’échappèrent pas cependant aux défauts de nombreuses décapotables car elle était bruyante et présentait des défauts d’étanchéité. Ces problèmes furent rectifiés mais cela allongea le temps de montage de la capote qui exigeait plus d’un mois de travail à l’usine pour chaque exemplaire.

La Corniche (1971-1986) : 

En 1971, les coupés et cabriolet Silver Shadow reçurent une dénomination particulière pour les distinguer de la berline : “Corniche”, du nom de la route qui va de Nice à Monte-Carlo, “Saloon” pour le coupé et “Convertible” pour le cabriolet. Ils poursuivirent leur carrière avec un flegme imperturbable et survécurent même à la Silver Shadow, remplacée en 1980 par la Silver Spirit. L’usine songea un instant à les supprimer mais dut y renoncer devant les protestations de la clientèle.

Les autres modèles Corniche de 1986 à 1995 :

Corniche II (1986-89) : En 1986, la voiture est remaniée pour devenir la Corniche II. Le refroidissement du V8 est amélioré. S’agissant des pare chocs, le PVC recouvre en partie les chromes. Parmi les changements, les jantes adoptent un nouveau style, la structure autour de la plaque d’immatriculation arrière et la conception des sièges ont été modifiées et le tableau de bord a été redessiné. L’ABS est en série.

Corniche III (1989-93) : elle fut introduite en 1989 au salon de Francfort. Elle est considérée comme une continuation de la ligne Corniche. Les différences par rapport à la Corniche II sont : la présence d’airbags dans toutes les versions ; les pare-chocs peints de la même couleur que la carrosserie, le système de suspension plus perfectionné et des modifications mineures à l’intérieur de l’habitacle, avec une évolution du tableau de bord et de la console.

Corniche IV (1993-95) : Le concept de la Corniche a été retravaillé. À cette époque, la production avait déménagé à Crewe à la suite de la fermeture de l’usine de Mulliner Park Ward. La lunette arrière en plexiglass est remplacée par du verre. Les plastiques subissent une montée en gamme. Le reste de la mécanique est lui aussi amélioré. Il n’y a plus aucun système manuel de verrouillage, tout est automatique. L’air conditionné comme les airbags conducteur et passager est de série. Les vingt-cinq derniers modèles de la Corniche, construits en 1995, le sont uniquement en version turbo et sont appelés «Corniche S».

Caractéristiques Techniques : 

Moteur : 6,2 L V8 (1965-69) ; 6,75 L V8 (1970-80) ; V8 en alliage léger à soupapes en tête à culbuteurs et poussoirs hydrauliques ; Puissance maximale : 220 ch (Corniche) et 240 ch ; Propulsion.
Boîte de vitesses : Boîte automatique.
Poids et performances : 2060 kg et 2300 kg (Corniche). Vitesse maximale : 180 km/h (Corniche) et 185 km/h.
Carrosserie : Berline 4 portes ; coupé et cabriolet.
Dimensions : Longueur : 5176 mm (Corniche) et 5269 mm ; Largeur : 1803 mm ; Hauteur : 1518 mm ; Empattement : 3030 mm.

Prix de la Corniche en 1982 : 870.000 F en coupé, 1.082.930 F en cabriolet soit 362.533 € avec 120 % d’inflation.

Côte actuelle : Silver Shadow : à partir de 10.000 €. Corniche : à partir de 25.000 € en Coupé et de 35.000 € en Cabriolet.

error: Content is protected !!